jeudi , 2 mai 2024
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Le médiateur de la SADC, Leonardo Simao a proposé son ébauche de feuille de route de sortie de crise aux parties prenantes de la vie politique à Madagascar. Cette proposition de solution est un compromis entre les droits des autres mouvances et les faits accomplis et unilatéraux de la HAT. Les faux consensus et inclusivité opérés par la mouvance Rajoelina pour convaincre la communauté internationale risque de compliquer la mise en œuvre du plan Simao.

Feuille de route de la SADC : vers un large compromis pour une nouvelle transition

A la sortie de la réunion avec le médiateur de la SADC, les représentants des forces politiques se sont abstenus de donner leurs avis sur la feuille de route de sortie de crise. Considéré sur le moment comme confidentiel, le contenu du document devait encore être étudié par les protagonistes. « C’est une proposition brute, c’est très technique car le texte a l’allure d’une loi, on va faire des propositions pour l’améliorer » a lâché Alain Andriamiseza. Les entités proches de la mouvance Rajoelina s’activent pour ne pas se faire éjecter du train.

La SADC se tourne en particulier vers Mamy Rakotoarivelo pour mettre en place la feuille de route. « Les médiateurs nous ont posé la question si la mouvance Ravalomanana était prête à intégrer les instituions que l’on va mettre en place dans le cadre d’une transition inclusive », rapporte le SG du TIM. « Nous avons montré notre disposition en signant un document », a-t-il ajouté. D’après le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana, il a demandé du temps pour consulter le chef de file qui n’est pas au pays contrairement à d’autres.

Selon des indiscrétions, la proposition de la SADC n’est pas une véritable révolution. « C’est une feuille de route qui prend en compte les accords passés, de Maputo à Addis Abeba, d’Ivato à Vontovorona », souligne mamy Rakotoarivelo. C’est un compromis entre les faits accomplis de la HAT et les paramètres d’une transition consensuelle et inclusive. La mouvance Rajoelina garderait le contrôle de toutes les institutions puisque les actuels Congrès de la transition, Conseil supérieur de la transition et Commission électorale nationale indépendante seraient maintenus mais renforcés.

La clé de la transition est toutefois le gouvernement d’union nationale. Le président de la HAT a le dernier mot dans la nomination des personnalités proposées par les entités politiques. Le gouvernement d’union aura la prérogative d’apprécier si les conditions du retour au pays du dernier président élu Marc Ravalomanana est opportun. Il détermine si la condition du climat politique et de sécurité requis est remplie.

Pour ce qui est de l’amnistie, la SADC proposerait une mesure d’apaisement pour aplanir la double crise de 2002 et 2009. Cette amnistie sera large mais ne concerne pas les exclus habituels, en particulier ceux qui ont commis des crimes de guerre ou de sang. Les médiateurs internationaux préconisent un comité malagasy pour le fihavanana. Est-ce un comité de réconciliation nationale bis ? En échange de son « ouverture », la HAT pourrait obtenir l’engagement de la communauté internationale à lever les sanctions contre Madagascar.