mercredi , 1 mai 2024
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La feuille de route de sortie de crise est annoncée officieusement pour mercredi 09 mars 2011. Pas encore de signature mais juste un paraphe de la part des parties prenantes à la vie politique malgache. Le médiateur de la SADC Leonardo Simao a consulté les protagonistes depuis le projet initial. Depuis il y a quelques petits changements. Sans qu’un compromis n’ait été trouvé, le document supposé final sera donc à prendre ou à laisser, faute de pouvoir imposer.

Feuille de route Simao : à parapher sans compromis

Leonardo Simao n’a pas cédé à la pression de la mouvance Rajoelina qui lui intimait de faire signer la feuille de route avant le 08 mars 2011. Il aura finalement attendu un jour. Les apparences sont sauves. L’autorité de fait a mis la pression sur les médiateurs afin que la feuille de route dans sa première version ne soit pas trop modifiée. Andry Rajoelina devrait être investi comme un président-roi et indétrônable durant la transition.

La feuille de route Simao élargit les institutions de la transition pour intégrer les autres mouvances. Le rapport de force tient compte non pas de la légitimité électorale de chaque mouvance mais du fait accompli depuis le coup d’Etat de 2009. Les TGV qui comptaient un maire et quelques conseillers municipaux sont les gagnants de cette nouvelle donne en dominant toutes les institutions que sont le gouvernement d’union nationale, le conseil supérieur de la transition. Le conseil national du Fihavanana se penchera sur l’amnistie sur la période de 2002 à 2009 et l’indemnisation des victimes. Un fonds de solidarité soutenu par la communauté internationale est envisagé.

Les TGV adoptent un double langage et compare la transition à un avion qui a deux réacteurs, à savoir la constitution de la république TGV et la feuille de route de la SADC. Si le second réacteur ne fonctionne pas, l’avion continuera son vol. Après avoir été un train puis un bateau, la transition de facto fait toujours du sur place. La signature de la feuille de route est encore très favorable à la HAT malgré les petites modifications.

Andry Rajoelina n’a pas intérêt à passer le cap du 17 mars 2011 sans qu’une sortie de crise ne soit envisageable. Mamy Rakotoarivelo de la mouvance Ravalomanana est persuadé que toutes les cartes sont à redistribuées. « Il faut remplacer la transition actuelle qui est devenue caduque suite à l’expiration du délai imparti à la transition de fait », dit-il. Le SG du vrai TIM estime que le dialogue entre les acteurs majeurs devait avoir lieu avant l’adoption d’une feuille de route.

Fetison Andrianirina est pragmatique malgré une certaine déception. Il souligne que les amendements proposés n’ont pas été forcément pris en compte alors que le médiateur veut faire parapher le document, ne prenant plus la peine de le présenter auparavant aux protagonistes. « Nous sommes dans une transition et non pas dans une alternance démocratique, toutes les parties prenantes doivent prendre part », dit-il. De toute manière, la feuille de route Simao engage même ceux qui ne le signent pas.