vendredi , 17 mai 2024
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Limogé mais toujours dans le coup, le général Rakotonandrasana se métamorphoserait en homme politique. L’ancien « mutin » héros du coup de force de 2009 essaie de rebondir en proposant un organe consultatif à même de faire des propositions aux dirigeants de la transition. Il présente enfin au grand jour le projet qui a été qualifié à tort, selon lui, de coup d’Etat.

Général Noël Rakotonandrasana : le Conseil militaro-civil révélé au grand jour

Le général Noël Rakotonandrasana n’est pas prêt de se limiter à des activités militaires et rester dans un camp. Il présente le Conseil Supérieur Mixte de la Médiation et de l’Ethique. Sur le papier, cet organe se propose de combler ce qui fait défaut en cette période de crise politique, à savoir la médiation et l’éthique. « Nous avons mené ensemble la lutte mais nous constatons que la population est en difficulté, dit-il. Il faut y remédier afin de respecter la lutte populaire ». Selon l’ancien ministre de la Défense, le CSMME est un organe qui veille à l’intérêt de tous. « On l’a déjà proposé au président de la HAT. On pense le réaliser à court terme afin de sauver le pays ».

Le conseil pour la médiation et l’éthique appelle tous les malgaches, les chefs traditionnels, les partis, les paysans, les opérateurs économiques afin de constituer le bureau de la nouvelle organisation. « C’est une structure ouverte que l’on va mettre en place afin de… sauver le pays, de renouer le fihavanana entre les malgaches, de redresser les torts… »  Noël Rakotonandrasana ratisse large et y ajoute une dose de populisme. Il promet que le CSMME va œuvrer pour restituer des terrains confisqués injustement à leurs propriétaires. « J’ai déjà pris mes responsabilités sur cette question mais cela a été suspendu », explique l’ancien ministre de la Défense.

Selon Noël Rakotonandrasana, le Conseil est composé de militaires et de raiamandreny qui sont prêts à prendre leur responsabilité. « C’est cet organe que l’on avait dit vouloir commettre un coup d’Etat », déplore-t-il. Le général réitère son soutien indéfectible envers Andry Rajoelina et répète que le CSMME soumettra des propositions au chef de l’autorité de fait. L’ancien ministre prône le rapprochement. « Ce n’est pas bien que les dirigeants n’écoutent pas la masse qui crie pour réclamer la liberté », avance-t-il.

C’est un peu faire le médecin après la mort. Le général Rakotonandrasana affirme pourtant que Andry Rajoelina avait été informé de la nature du mouvement militaro-civil. Le conseil mixte, de par ses missions, a des allures d’une organisation qui a un discours d’opposition.  Il a des raisons d’être très politiques comme l’allègement des difficultés des malgaches dans un court délai, le rétablissement du prestige de l’armée et de la justice. Le CSMME titille le régime Rajoelina et annonce son intention de nettoyer le pouvoir et évincer quelques conseillers du président de la HAT. Le mouvement initié par Noël Rakotonandrasana se donne aussi pour mission l’enlèvement des sanctions de l’Union africaine sur les autorités malgaches et regagner la place de Madagascar dans le concert des Nations tout en préservant la souveraineté nationale. Selon l’ancien ministre de la Défense, le projet du CSMME a été soumis une seconde fois à Andry Rajoelina.