dimanche , 5 mai 2024
enfrit
Un mois et demi, c’est le délai que le Groupe international de contact donne à la HAT pour un retour à l’ordre constitutionnel à Madagascar et cela sans unilatéralisme. L’Union Africaine hausse le ton alors que la mouvance Rajoelina remet en cause la médiation et l’autorité de cet organisme continental.

GIC – Résolution de la crise : un ultimatum contre Andry Rajoelina ?

La mise en garde du GIC contre le régime de transition de fait est sans ambigüité. « Toute démarche unilatérale visant à légitimer le changement anticonstitutionnel intervenu à Madagascar » est condamnable et inacceptable. L’UA change de ton et s’oppose avec fermeté à la stratégie de la HAT à avancer et mettre tout le monde devant des faits accomplis. Par ailleurs, Andry Rajoelina lui-même qualifie son régime de «transition de fait».

Les ultimatums, jusqu’ici, c’est Andry Rajoelina qui les donnait. Ablassé Ouedraogo, médiateur du GIC déroge à la règle. Il donne à la HAT jusqu’au 16 septembre pour rétablir l’ordre constitutionnel. L’UA insiste sur le dialogue inclusif entre les quatre mouvances politiques pour trouver une issue à la crise malgache. La rencontre « au sommet » prévu à Addis Abeba n’a pas accouché d’une souris, malgré le boycott des mouvances Rajoelina et Zafy.

En mars dernier, Jean Ping, président de la Commission de l’Union Africaine, a donné six mois à Madagascar pour que l’ordre constitutionnel soit rétabli alors que la Grande Ile a été suspendue. L’ultimatum annoncé par Ablassé Ouedraogo n’est donc pas nouveau. Si la HAT campe sur sa position et décide de passer outre les recommandations de l’Union, des sanctions plus lourdes seront prises.

La fermeté de l’Union Africaine, défiée par la HAT au même titre que l’UE, est une avancée considérable. Elle marque la mise en arrêt de la feuille de route des TGV pour changer la constitution en faveur de Andry Rajoelina, et écarter d’autre adversaires pour les présidentielles, et des élections préparées de manières unilatérales.

Le GIC remet en cause la conférence nationale des pro-TGV et de la mouvance HAT prévue au mois d’août. Cette rencontre vise à donner une légitimité au régime Rajoelina pour ce qu’il a fait jusque-là et ce qu’il fera, entre autres, l’organisation d’un référendum constitutionnel, des élections législatives et l’élection présidentielle.

Cette conférence nationale est une alternative pour le TGV et ses alliés à une difficile négociation avec les autres mouvances. La HAT a essayé de faire croire que les assises régionales ont été inclusives car il y avait deux ou trois barons du régime Ravalomanana parmi les participants, avec plus est, un rôle majeur dans les conférences. Le GIC ne s’est pas laissé convaincre aussi facilement et persiste à réclamer une charte de transition inclusive et consensuelle par la voie de la négociation.