jeudi , 2 mai 2024
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Le gouvernement Mangalaza n’a pas pu être mis en place samedi 21 novembre. Cette date a été fixée lors de la réunion du conseil présidentiel avec le premier ministre de la transition. Le partage des ministères constitue le principal blocage. Le premier ministre s’impatiente sous la pression à peine voilée de la communauté internationale.

Gouvernement : le premier ministre et les bailleurs de fonds s’impatientent

Le chef du gouvernement de la transition attend toujours de voir son gouvernement se former et montre des signes d’impatience. « Pour cette transition, ce n’est pas le premier ministre qui construit son gouvernement, ce n’est pas pareil avec l’équipe précédente quand le président Andry Rajoelina avait demandé à Monja Roindefo de la constituer en 72 heures, explique Eugène Mangalaza. Il ne peut pas faire de même avec moi ». Celui qui a été désigné par la mouvance Ratsiraka a été impliqué un peu plus dans la constitution de ce gouvernement d’union nationale. « Je fais mon possible pour que l’on avance plus vite », dit-il.

Eugène Mangalaza de rappeler que la constitution du gouvernement de transition relève des chefs de file de mouvance et que le premier ministre ne fait que recevoir leurs propositions. « Je les prie de prendre leur responsabilité, insiste-t-il. Il est temps de montrer ce qu’est vraiment l’intérêt supérieur de la transition ». Eugène Mangalaza déplore que « les petites guéguerres » et les questions de personne empêchent les différentes parties à trouver un consensus. « Ce gouvernement de transition ne va pas durer dans le temps, c’est cela le consensus… l’essentiel c’est qu’il faut collaborer et diriger ensemble ». La cohabitation s’annonce difficile dans le gouvernement de la transition.
Pression des bailleurs de fonds

A l’image de l’Union Européenne, les bailleurs de fonds et partenaires de Madagascar continuent à faire pression indirectement sur les mouvances politiques pour que la transition inclusive et consensuelle devienne une réalité. « Ce qu’ils demandent, c’est la mise en place du gouvernement et l’élaboration d’un calendrier électoral », rapporte le premier ministre Mangalaza. Ce dernier partage la position de l’UE sur le fait que « seule une élection pourra arranger définitivement la situation ». Eugène Mangalaza relativise pourtant cette pression de la communauté internationale qui rappelle que Madagascar est toujours passible de sanction. « Ce n’est pas une menace mais un rappel de ce qui est important », nuance-t-il.

Sans un gouvernement d’union nationale, le premier ministre de la transition ne sera pas reconnu par la communauté internationale. Ce qui signifie que les bailleurs de fonds n’auront pas d’interlocuteurs officiel. Pour le cas du FED, l’Union ne reconnaît pas jusque-là un ordonnateur national qui pourrait être le ministre des Finances et du Budget, une fonction que les mouvances se disputent encore jusqu’ici. Le temps joue contre le premier ministre Mangalaza sous peine de subir des sanctions qui, une fois appliquée, mettra du temps pour s’enlever. Déjà, Madagascar a obtenu un délai de grâce de six mois, contrairement à d’autres pays africains où il y a eu un changement anticonstitutionnel de gouvernement comme la Mauritanie. L’UE promet des aides pour l’organisation des élections et des aides au développement à condition que les institutions de la transition consensuelle et inclusive soient mises en place.