dimanche , 28 avril 2024
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Le discours présidentiel, à la fin de l?année, n?aura finalement pas été de vains mots, car ayant permis, finalement, de libérer jusqu?à maintenant au moins 69 prisonniers à la suite de la crise de 2002.

Grâce présidentielle : libération de 69 détenus

Ils sont libres mais pas entièrement pardonnés. Car la grâce présidentielle, un des pouvoirs régaliens du chef de l?Etat, n?efface pas totalement leur peine. Depuis la déclaration du président malgache à la nation, fin 2003, à propos de la grâce accordée à des détenus de la crise de 2002, ils sont actuellement 69 prisonniers, issus d?une dizaine de lieux de détention différents et éparpillés à travers l?île, à pouvoir bénéficier de cette clémence. Depuis quelques temps, une liste publiée par une source judiciaire permet d?identifier parmi les bénéficiaires de la grâce présidentielle entre autres l?ancien gouverneur de la province de Fianarantsoa Emilson ainsi que l?ancien ministre de la Communication Fredo Betsimifira déjà libéré depuis plusieurs jours.


Certains détenus à la suite de la crise politique devront, cependant, attendre l?issue de leur procès avant de pouvoir figurer éventuellement sur la liste des graciés. Sur plus de 200 personnes détenues, consécutivement à la crise de 2002, près d?une centaine selon une source judiciaire pourrait bénéficier de la grâce présidentielle. D?autres détenus ont en effet formulé une demande individuelle de grâce au président de la République, toujours en référence au discours à la nation du chef de l?Etat.


La grâce présidentielle accordée par Marc Ravalomananana à l?occasion de la fête de fin d?année a été toutefois jugée insatisfaisante par l?opposition qui, elle, revendique une amnistie générale pour tous les détenus de la crise. Sans exception. C?est ce que les partisans de Marc Ravalomanana ainsi que le regroupement des « victimes » de la crise ont, pour l?heure, du mal à admettre. La grâce accordée par le président malgache ne concerne, on le sait, que les condamnés à une peine inférieure ou égale à trois ans d?emprisonnement ferme. L?on peut noter par ailleurs que la majorité des prisonniers graciés jusqu?ici ? environ 40 sur 69 – sont des officiers ayant défendu, bec et ongles, l?ancien régime. Pour diverses raisons, certains d?entre eux seraient toujours étroitement surveillés, notamment dans les anciens bastions de l?ex-président Didier Ratsiraka.