vendredi , 17 mai 2024
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La décision des médiateurs internationaux de suspendre les négociations entre les quatre mouvances concernées par la crise malgache a été presque attendue. Malgré les accords trouvés sur les institutions de la transition, les discussions se sont heurtées à l’épineuse question de l’amnistie, bloquées par des préalables de toute part.

Groupe international de contact : « nous tournions en rond »

C’est l’échec, pis, un retour en arrière. L’effort du Groupe international de contact (GIC) a été finalement vain. Ablassé Ouedraogo de l’Union africaine, Tiebilé Dramé, représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et Edem Kodjo de l’Organisation internationale de la Francophonie ont fini eux aussi par quitter les tables de négociations. Le constat est amer : « nous nous sommes heurtés à des sortes de fin de non recevoir ». 

Le GIC ne veut pas donner un faux espoir à la population malgache quant à la recherche d’une solution politique et pacifique à la crise. « Nous, négociateurs et facilitateurs, nous avions conscience que nous tournions en rond », confie Edem Kodjo. Il regrette que les positions soient devenues inexorablement raides, remettant en cause les principes et accords déjà acquis. Pour le GIC, il s’agit d’un retour en arrière dont les médiateurs « n’en connaissent pas les motivations profondes ». 

La médiation internationale sous l’égide de l’Union Africaine est donc arrêtée faute de réelle volonté politique de la part des parties concernées. Ce retrait n’est pas un désengagement définitif. « On n’abandonne pas une partie de soi, Madagascar est membre fondateur de l’Union Africaine, on ne peut pas l’abandonner », relativise Ablassé Ouedraogo. Selon le GIC, sa « responsabilité est de suspendre les négociations là où elles sont et de faire en sorte que les Malgaches prennent leurs responsabilités ».

Etant la voix de la communauté internationale, le GIC a réitéré sa mise en garde : aucune mouvance ne peut agir seule que ce soit dans la gestion de la transition ou dans l’organisation des prochaines élections. Une transition unilatérale ne sera pas reconnue avec les conséquences qui en résultent. Tiebilé Dramé invitent les acteurs politiques malgaches à réfléchir sur les risques que le pays encourt. 

La médiation internationale observe donc une pause « jusqu’à nouvel ordre », en attendant que la volonté politique se manifeste chez les mouvances Ravalomanana, Rajoelina, Ratsiraka et Zafy. Le GIC  « reprendra sa mission dans un délai à définir sur des bases nouvelles ». Pour Ablassé Ouedraogo, il ne s’agit en aucun cas d’une « démission ». Le fait que le GIC a été considéré comme un « arbitre » de la crise n’a pas facilité les choses, chacun exige des préalables. Ce retrait temporaire pourrait être bénéfique.