jeudi , 2 mai 2024
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La faveur que l’autorité de fait veut donner à une société privée pour exploiter seule et contrôler les liaisons internationales a été comme un séisme dans le secteur des télécommunications à Madagascar. L’idée d’une passerelle unique est politiquement incorrecte et économiquement dangereuse.

HAT : contrôler les communications internationales et faire un privilégié

Les trois grands opérateurs telecom de Madagascar qui exploitent la téléphonie et l’Internet ont unanimement condamné les velléités de monopole déguisé de l’Etat de transition. Confier les liaisons internationales à une société, bien que privée, permet en effet de les contrôler. Sur le plan technologique, de telle passerelle n’est plus justifiée puisque les opérateurs ont leur liaison internationale par fibre optique grâce à des investissements privés.

Au départ, la passerelle devait être assurée par l’opérateur historique Telma en exploitant le câble international Eassy et le backbone national. Les choses ont évolué depuis et ce modèle économique est dépassé. Il n’y aura plus un seul opérateur des opérateurs. Les deux autres gros opérateurs exploitent leurs propres réseaux et liaisons internationales. La HAT veut donc créer un service qui n’a de raison d’exister que de faire payer les autres opérateurs et les consommateurs. Elle crée un marché complètement artificiel au bénéfice d’un intérêt privé ou d’un pays « ami ».

Le ministre des Télécommunications, qui est le premier ministre de la HAT a avoué qu’il n’a aucune compétence en matière de télécommunication. Le général Vital est en train de le prouver en prenant une décision politique et intéressée au détriment de l’économie nationale. Il fait reculer le secteur télécom de Madagascar au moyen-âge de l’ère des nouvelles technologies. Ce contrôle des liaisons internationales risque aussi de déboucher sur le contrôle des contenus. La HAT et sa république de  transition ont le mobil pour commettre de tel méfait. Pourtant, sa propagande inefficace sur le web et son image négative ne sont pas les seules raisons de l’absence de reconnaissance internationale.

Les opérateurs en télécommunications dénoncent la manœuvre de la HAT qui veut mettre en place une Passerelle Internationale Unique, en imposant aux opérateurs locaux de télécommunication de faire transiter les communications internationales. «En voulant imposer une mainmise sur les communications internationales entrantes et sortantes, et en attribuer la gestion à une société privée, le Gouvernement instaure une situation de monopole qui remettra en cause tous les principes de libéralisation fondés sur la  libre concurrence».

La HAT veut-elle invoquer la menace terroriste ou une opposition à son régime sur le plan international pour justifier un contrôle de chaque communication internationale. « La mise en place d’un tel procédé de surveillance donne le champ libre à des dérives qui violent le droit à l’intimité de chaque citoyen », préviennent les opérateurs. Telma, Orange et Airtel se donnent la main pour défendre l’intérêt du secteur et celui des consommateurs. Ils sont prêts à user de tous les recours juridiques possibles pour contre le projet de décret. C’est oublier que la HAT fait la loi et quelle n’est même pas tenue de la respecter.