samedi , 11 mai 2024
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Deux ans après la mise en place d’une transition et d’une autorité de fait, Madagascar souffre encore de la suspension des aides et financements internationaux. Le nouveau ministre de la HAT chargé de l’Economie espère la reconnaissance internationale pour changer la donne. Pierrot Rajaonarivelo sollicite l’aide de la communauté internationale pour relancer l’économie. Les prévisions d’amélioration annoncée pour 2011 ne se dessinent pas encore.

HAT : quand l’économie est freinée par la politique

Pour le nouveau ministre de l’économie de la HAT, seul le déblocage de la situation politique marquée par la reconnaissance internationale, peut relancer l’économie. « Le  manque d’activité des entreprises contribue à la dégradation des conditions économiques et sociale, aux difficultés dans les ménages », a souligné Pierrot Rajaonarivelo. Il sollicite l’aide de la communauté internationale pour relancer l’économie dans un contexte peu favorable.

Le ministre de l’Economie du nouveau gouvernement Vital estime que la crise politique interne et la crise économique mondiale ont eu des conséquences négatives sur l’économie du pays. Le remède serait donc à la fois politique et économique. Pierrot Rajaonarivelo sollicite l’aide technique et financière de la communauté internationale pour mettre en place une assise démocratique, d’une part, refonder les bases de l’économie, d’autre part. Pour le moment, la HAT n’a pas les moyens de faire face à ce défi malgré le fait que les élections soient inscrites dans le budget 2011. 

La reconnaissance internationale espérée par la HAT va doter à l’Etat de nouveaux moyens par le biais des financements extérieurs. Le ministre de l’Economie de la HAT espère la mise à disposition d’un fonds pour relancer les secteurs économiques et la réorientation des ressources dans les industries. Ce redémarrage de l’économie devrait, selon Pierrot Rajaonarivelo permettre aux familles de trouver un emploi et relancer la consommation.

Son prédécesseur en charge de l’Economie de la HAT préfère philosopher sur l’inextricable lien entre la politique et l’économie. « On ne peut pas faire de l’économie sans politique, pense Richard Fienena, c’est le secteur privé qui en fait les frais ». Sans être capable de résoudre la crise politique, l’autorité de fait a ainsi préféré sacrifier l’économie du pays en se contentant de faire tourner les affaires de l’Etat. « On doit affranchir l’économie de la politique », conclut Richard Fienena après avoir fait le tour de la question.

Le secteur privé s’active pour relancer les investissements et demande plus d’engagement de la HAT. La foire internationale de Madagascar est pleine de promesse pour son édition 2011. Quelque 500 investisseurs sont attendus. Déjà « de gros investissements allant de 1 million de dollars à 2 milliards d’euros sont attendus ».  « Lorsque l’on investit des sommes aussi importantes, on ne vient pas pour un an ou deux, souligne Dominichini Ramiaramanana le promoteur de la foire. L’Etat doit faciliter la vie à ces investisseurs et améliorer l’attractivité économique ».

Les prévisions économiques de la HAT pour l’année 2011 tablent sur une croissance de 2,8%, après deux années à flirter avec le 0%. Le secteur industriel a une croissance attendue de 12,6% contre 0,9% pour le secteur primaire et 2,9% pour le tertiaire. Cette amélioration sera l’effet des investissements dans le secteur minier et des premières redevances récoltées dans les grands projets déjà en cours.