lundi , 29 avril 2024
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Le processus électoral initié unilatéralement par la HAT et ses alliés n’a pas convaincu l’Organisation internationale de la Francophonie. Les résolutions de Montreux confirment l’absence de reconnaissance internationale de l’autorité de fait et l’attente d’une vraie transition démocratique à Madagascar. La diplomatie de la HAT ne s’en émeut pas et reste optimiste.

HAT: un processus électoral non « reconnaissable » pour l’OIF

Les relations privilégiées de l’autorité de fait avec la France n’ont eu aucune incidence sur une évolution souhaitée de la position de l’OIF sur la crise malgache. L’expulsion du pseudo représentant de Madagascar du Sommet de Montreux a fait la Une de certains journaux sans que la nouvelle ne crée un séisme politique. Les Chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage appelle « à un retour rapide de l’État de droit et de la démocratie à Madagascar ». Ce qui signifie que la voie unilatérale de la HAT n’est pas reconnue comme une transition démocratique.

« Nous demandons à nouveau à l’ensemble des acteurs malgaches, des sphères politique et civile, de tout mettre en oeuvre pour favoriser un climat apaisé et de faire aboutir, de bonne foi, un dialogue ouvert à tous pour définir, dans un esprit de consensus, les modalités réalistes d’une sortie de crise », réitère le communiqué du 13ème sommet de l’OIF.

De cette modalité concertée dépendra le calendrier électoral qui mettra fin à la crise politique, ce qui est loin d’être le cas dans le montage politique de la HAT. L’OIF exige la tenue, dans les délais les plus proches, d’élections libres, fiables et transparentes, acceptées par toutes les parties et soutenues par la communauté internationale.

La diplomatie de la HAT survit à cette énième déconvenue sur la scène internationale. Si le ridicule ne tue pas, rend-il pour autant plus fort ? L’autorité de fait continue de mettre en avant ses relations avec les pays peu regardants en matière de démocratie à l’instar de la Turquie ou de l’Iran. « Madagascar n’est pas isolé, la reconnaissance viendra après les élections », déclare avec optimisme le ministre des Affaires Etrangères de la HAT. Hyppolite Ramaroson ironise sur la position de certains membres de la communauté internationale. « Ces pays disent qu’ils ne nous reconnaissent pas mais nous demandent de les soutenir pour les élire au conseil de sécurité de l’ONU », dit-il.

Les putschistes de Madagascar sont encore très loin de la voie démocratique par rapport à ceux du Niger. L’OIF a salué l’évolution positive et « la réalisation progressive par les autorités de transition du Niger des engagements pris en vue d’une sortie de crise consensuelle, démocratique et inclusive ».  C’est ce qui est aussi attendu de l’autorité de fait de Madagascar. La HAT a tenté à plusieurs reprises de construire une inclusivité sans les vrais protagonistes de la crise mais n’a pas convaincu. « Même si le régime transitoire n’est pas reconnu, il continue à travailler pour les citoyens », soutient le ministre Ramaroson. Le chef de la diplomatie se met par dépit à convaincre ses concitoyens.