Ialy Rakotoniaina, nouvelle porte-parole d’une HAT qui défend ses acquis

Comme le chef du gouvernement de transition, les membres de l’autorité de transition se sentent menacés par les négociations en vue d’obtenir une convention entre les différentes mouvances politiques à Maputo. Nouvellement promue porte-parole de cette institution qui regroupe tous les politiciens alliés de Andry Rajoelina lors de son processus de prise de pouvoir, Ialy Rakotoniaina a lu le communiqué dans lequel la HAT défend ses acquis et son statut.

A priori, les membres de l’autorité de transition ne sont pas contre le dialogue qui se poursuit à Maputo. Ils mettent toutefois une réserve sur des résolutions qui les désavantageraient. S’il y a une charte, celle-ci ne doit pas « détruire ce qui existe déjà mais doit le compléter ». Pour justifier la défense de leur poste et fonction, les politiciens propulsés dans une institution de fortune se refugient derrière l’incontournable volonté du peuple. Selon eux, si la HAT est remise en cause, on ferait une marche arrière par rapport à la lutte populaire.

Les membres de la HAT menacent de désolidariser de Andry Rajoelina si ce dernier ne tient pas ferme pour défendre leur cause. « L’on ne peut pas dire que tout ce qui sera signé à Maputo sera acceptable, nous n’allons pas accepter le forcing des médiateurs internationaux ». Ses alliés n’ont pas une confiance indéfectible vis-à-vis de Andry Rajoelina de peur que celui-ci fait passer le vrai intérêt supérieur de la nation au détriment des convictions politiques et autre populisme.

Si la résolution selon l’intérêt suprême de la nation doit désavantager Marc Ravalomanana, elle peut en faire autant pour les membres de la HAT et du gouvernement de transition. La HAT ressemble à un sénat que ce soit dans sa mission ou dans son fonctionnement. En tant qu’alliés politiques de Andry Rajoelina, ses membres pourraient toujours obtenir de nouvelles fonctions même si l’institution conjoncturelle est remplacée par une autre.

La quarantaine de politiciens devront intégrer soit le conseil supérieur de la transition, soit le congrès de transition. La différence est qu’ils ne seront plus seuls à défendre une pensée unique. Leur majorité n’est même pas garantie, encore moins les mêmes avantages que maintenant.

C’est une Ialy Rakotoniaina hésitante qui a lu le communiqué de la HAT. Elle est tout à fait novice en matière de communication politique qui plus est au sommet de l’Etat. L’on s’étonne par ailleurs du choix de cette personnalité certes omniprésente lors du mouvement populaire mais dont le CV se réduit à être l’épouse de Pety Rakotoniaina. Dans sa nouvelle responsabilité, Ialy Rakotoniaina sera assistée par le président de la commission chargée de la communication de la HAT, René Rasolofo.