dimanche , 5 mai 2024
enfrit
Sa légende est digne des plus grandes légendes de l?ouest américain. Ilakaka, ville-champignon traversée par la route nationale 7 dans l?axe sud, située peu après le parc national de l?Isalo, petit hameau près d?une rivière il y a dix ans encore, doit tout au saphir.

Ilakaka, le décor en carton pâte s?arme de béton

Le saphir, cette pierre y fait d?ailleurs l?objet de toutes les convoitises et de toutes les attentions. Depuis la découverte du premier filon en 1996, la ville a poussé en un rien de temps et sans réel souci d?urbanisme : murs en tôles, baraques de planches alignés les uns à côté des autres, l?essentiel était d?arriver en premier à monter une enseigne et un abri plus ou moins sûr.


Ces maisons de fortune sont toujours là, 10 ans après. Mais peu à peu, Ilakaka renoue avec la civilisation. Des mosquées et des églises se dressent, des dispensaires se créent, et le béton apparaît tout comme le réseau téléphonique.


Ville sortie de nulle part à ses débuts, où la vie ne valait pas le centième de prix d?un saphir, ville d?opportunistes de tout bord, Ilakaka aujourd?hui se construit petit à petit. Les armes parlent moins. Mais le commerce y va toujours bon train. Les petits cratères lunaires, aujourd?hui délaissés pour d?autres horizons, d?autres terres plus fructueuses, ne sont plus aujourd?hui que des témoins des fouilles fiévreuses du début. Sur la nationale 7, après le spectacle grand canyonesque de l?Isalo, le far west ilakakien se visite tout autant. Ne serait-ce que pour ces enseignes qui longent la nationale, tous érigés à la gloire du saphir.