vendredi , 26 avril 2024
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La hausse des prix à la pompe est effective. Les automobilistes avaient été un moment rassurés par des déclarations optimistes des distributeurs. La réalité économique prend le dessus et la hausse a été inévitable. C’est la compagnie Shell qui a sauté le pas, les autres distributeurs risquent de suivre.

Inflation : le prix de l’essence flirte avec les 3000 ariary

La bonne nouvelle sur le plan politique a laissé présager à tort une embellie du contexte économique à Madagascar. La hausse des prix des carburants a vite rappelé que la crise n’est pas encore terminée. La compagnie Shell est la première à réviser ses prix à la pompe concernant les deux produits essence. Le super carburant, en réalité du simple sans plomb 95, passe à 2950 ariary contre 2720 établis en juillet. La hausse est légèrement plus importante pour l’essence tourisme ou SP 91, soit de 250 ariary pour atteindre les 2930 ariary.

La justification de cette révision à la hausse des prix à la pompe est toujours la même. Une fois de plus, la combinaison des deux facteurs récurrents est évoquée, d’une part la baisse de la valeur de l’ariary, d’un autre côté, la hausse du cours du pétrole brut sur le marché international. Au mois d’octobre, la monnaie nationale a perdu de la vigueur face au dollar qui s’échangeait à 2010 ariary. Une crise politique qui s’enlise, la suspension des aides internationales et le ralentissement des investissements étrangers ont fait baisser l’offre de devises sur le marché interbancaire malgache.

L’ariary a été pourtant beaucoup plus faible, toujours face au dollar américain, au cours de la crise politique à Madagascar. Au mois de mai 2009, le billet vert s’échangeait à Ar 2049. La monnaie nationale a retrouvé la santé en juin pour se stabiliser durant le 3ème trimestre autour de Ar 1930 pour un dollar tandis qu’elle perdait de la valeur par rapport à l’euro. Durant cette période, le prix à la pompe de l’essence était de Ar 2 720 pour le Super et Ar 2680 pour le Tourisme. Entre juillet et septembre, les compagnies pétrolières ont fait des promotions qui ont permis une baisse temporaire des prix.

L’autre paramètre en jeu, c’est-à-dire l’évolution du cours du pétrole brut, a été plus net. La hausse a été régulière dans un contexte de crise mondiale et de troubles géopolitiques dans les pays producteurs. En mars 2009, le prix du baril était de 50 dollars, alors que la barre des 80 dollars a été dépassée en novembre. Les hausses intermédiaires, 65 dollars en juillet, 72 dollars en septembre confirmaient la tendance. En tout cas, les 20 dollars de différences ont un impact inévitable sur le prix à la pompe.

Ce serait donc presque un miracle que la hausse ne dépasse pas les 250 ariary par litre. Loin s’en faut puisque les distributeurs pétroliers ne suivent pas forcément la tendance à la baisse du prix du brut sur le marché international, cela en prévision des fluctuations. Par contre une hausse est très vite répercutée. Cette année, la crise politique et économique sur le plan national a généré un nouveau facteur dans la détermination des prix des carburants : la baisse de la consommation. Quand la hausse des prix touchera le gasoil et le pétrole lampant, l’impact inflationniste sera ressenti par les ménages.