samedi , 18 mai 2024
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En 2010, les finances publiques ont permis à l’administration HAT de surnager malgré des ressources limitées. Les 100 millions de dollars soutirés à la firme chinoise qui a gagné l’exploitation de la mine de fer de Soalala a consolidé un budget initialement frêle. Pour 2011, le budget d’investissements publics est prévu beaucoup plus élevé, avec l’espoir d’une participation des financements extérieurs à hauteur de 60%.

Investissements publiques : limités en 2010 et ambitieux en 2011

En 2010, le gel des financements extérieurs  a été maintenu, faute de reconnaissance internationale de l’autorité de fait. Le ministère des Finances souligne le succès de la « politique basée sur le triptyque austérité, bonne gouvernance et transparence », malgré la baisse des recettes fiscales. La hausse des recettes non fiscales à la redevance minière a été la clé du miracle. L’exploitation du Fer de Soalala a été attribuée au  Consortium Chinois WISCO qui a payé une sorte de droit à hauteur de 100 millions de dollars.

La manne chinoise a renfloué la caisse de l’Etat et la HAT a dû improviser une Loi de Finances Rectificative 2010 par elle-même. Les recettes non fiscales ont connu une hausse significative pour se situer à 270,6 milliards d’Ariary contre 55,2 prévue initialement. Les recettes fiscales sont revues à la baisse à 1 904,7 milliards d’Ariary contre 2 117,4 milliards Ariary prévues initialement, soit un manque à gagner de 212,7 milliards d’Ariary. En tout, l’Etat a disposé de 2 175,3  milliards d’Ariary de recettes budgétaires. Le taux de pression fiscale est de 10,5%.

Dépenses publiques

En 2010, les dépenses publiques ont été financées en majorité par les ressources propres de l’Etat. Face à la défection des financements extérieurs, elles ont été rectifiées avec une baisse de 558,8 milliards d’ariary. Finalement, 2 886,7 milliards d’Ariary seulement ont été disponibles. Les budgets octroyés aux Ministères et Institutions ont été presque révisés à la baisse.

Seuls les départements en charge de la défense et de la sécurité intérieure, la Présidence de la Haute Autorité de la Transition ainsi que le Haut Conseil de la Transition ont bénéficié d’une légère augmentation. La bonne nouvelle est que le déficit budgétaire s’est amélioré, soit 1,9% du PIB contre 3,2% du PIB prévue initialement.

En 2011,  les dépenses d’investissement dans le cadre du budget général connaissent une augmentation de 32,0% par rapport à la loi de finances rectificative 2010, passant de 948,6 milliards Ariary à 1251,9 milliards Ariary. Les grands axes d’orientation du Programme d’Investissement Public (PIP) visent à redresser l’économie. Ils concernent principalement les constructions et/ou réhabilitations des infrastructures productives et sociales à impacts directs au niveau de la population. Les financements de sources extérieures constituent 60,7% de l’enveloppe globale

Le secteur infrastructure bénéficie de près de 31,7% de l’enveloppe du PIP. La HAT mise en particulier sur le développement des infrastructures électriques et des ressources d’énergie locale. Le secteur productif est soutenu par une enveloppe de 16,4% du PIP. Il met l’accent sur l’augmentation de la productivité, l’amélioration des cadres de vie des paysans producteurs ainsi que la protection de l’environnement.

Pour ce qui est du social, le développement au niveau de la santé et de l’éducation sera de mise. Le secteur bénéficiera de 32,1% de l’enveloppe totale du PIP. Dans un nouvel élan au niveau du secteur administratif, visant à renforcer la sécurité des biens et personnes et à assurer le bon fonctionnement de l’administration, 19,8% de l’enveloppe globale du PIP sera consacrée au secteur administratif.