mercredi , 8 mai 2024
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Face à l'impatience de la population, le Premier ministre Jacques Sylla affiche une volonté farouche d'aller de l'avant.

Jacques Sylla : une offensive qui inquiète le camp Ratsiraka

Pas de répit pour l’équipe du président sortant Didier Ratsiraka. Ces derniers jours ont été marqués par une offensive du camp du nouveau président Marc Ravalomanana, dans la crise politique malgache, en attendant une éventuelle rencontre à Dakar. Après la prise du palais du Premier ministre, à Mahazoarivo, et l’arrestation de Tantely Andrianarivo – l’ancien Premier ministre de Didier Ratsiraka -, le gouvernement de Ravalomanana affiche une volonté indéniable d’aller de l’avant.

 » Nous avons réagi à Fianarantsoa, nous avons réagi à Morondava, et nous avons encore réagi ici, j’espère que le message est passé, sinon nous serons encore obligés de réagir jusqu’à ce qu’ils comprennent « , c’est le Premier ministre Jacques Sylla qui s’est exprimé ainsi, au cours d’une conférence de presse au palais de Mahazoarivo, en évoquant les actions militaires des troupes  » légalistes  » pro- Ravalomanana.  » Nous allons continuer de plus belle  » poursuit le Premier ministre.

Dynamisme

La nomination d’un nouveau chef d’état-major général des forces armées en la personne du général Sylvain Razafimandimby, celui-là même qui a dirigé l’opération sur la prise de possession de Mahazoarivo, laisse encore profiler l’intention des nouveaux dirigeants d’en découdre. Le chef d’état-major a été remplacé pour plus de  » dynamisme  » au sein des forces armées, a souligné Jacques Sylla. Et d’évoquer par la suite qu’une prise d’assaut du palais présidentiel de Iavoloha, au sud de la capitale, n’est pas exclue. Ce bâtiment public étant toujours occupé par des militaires pro-Ratsiraka.

En arrivant à prendre finalement possession de Mahazoarivo, et en libérant des menaces des miliciens Ratsirakistes les routes nationales reliant Antananarivo à Morondava (ouest), le gouvernement Sylla marque incontestablement des points. Un avantage qui semble confirmé, dès la soirée du 28 mai, par la démission du chef d’état-major général des forces armées nommé par Didier Ratsiraka, le général Rajaonson. Ce dernier justifie sa démission par les  » nombreuses difficultés  » qui entravent aujourd’hui sa mission. Sans pour autant admettre que depuis quelques jours, ayant continué d’occuper la scène, Rajaonson a été vu d’un très mauvais ?il par le camp rival. Certains militants pro-Ravalomanana étaient déjà sur le point de l’assiéger à son domicile.

Malgré cette volonté des nouveaux dirigeants d’en finir avec le camp Ratsiraka, un officier proche de Ravalomanana estime que la Grande Ile ne connaîtra point la  » guerre civile  » que craint la communauté internationale. C’est à dire celle au scénario rwandais.  » Une fois les rebelles réduits au silence, la paix reviendra sur tout le territoire  » affirme notre interlocuteur.  » La guerre est en cours et risque fort de se poursuivre mais elle ne sera pas celle que l’on redoute  » estime-t-il.