dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Evasives. Diplomatiques. Les réponses de la délégation ministérielle africaine aux journalistes ne pouvaient en être autrement. Ils quittent Madagascar samedi soir.

LA DELEGATION AFRICAINE AU RAPPORT

Point de presse impromptu qui a pris au dépourvu les journalistes de la capitale. A 11 heures locales (8 h gmt), les ministres des pays africains médiateurs de la crise malagasy étaient prêts à partager à la presse les informations qu’ils ont recueillies après deux jours de consultations auprès des principaux protagonistes. Ils l’ont dit et redit.

Ils ne sont pas venus pour influencer, encore moins juger qui que ce soit. Ils étaient venus en tant que « porteurs de message » et « collecter des informations » qu’ils vont transmettre à leur chef d’Etat respectif et à l’Organisation de l’Unité Africaine. « Nous avons recueilli suffisamment d’informations à transmettre aux chefs d’Etat africains », ont-ils avancé. Ils ont pu ainsi collecter les versions des uns et des autres. Didier Ratsiraka s’en tient à son gouvernement de transition et son référendum alias second tour, une issue qu’il jugeait inacceptable lors des négociations dirigées par l’OUA à Antananarivo. Marc Ravalomanana propose quant à lui de « travailler dans le sens de la mise en place d’un gouvernement qui doit réconcilier les malgaches ».

C’est d’ailleurs la raison de ces rencontres qu’il a eues avec les chefs politiques et les leaders économiques du pays. Tous les deux jurent s’en tenir à l’Accord de Dakar du 18 avril 2002. Qu’en est-il de l’application de ladite convention, notamment de son article 5 prévoyant la « levée immédiate de tous les barrages? » La délégation africaine propose la mise en oeuvre d’un mécanisme tendant à faciliter son application.

Apparemment, au niveau négociation, on revient à la case départ. La communauté dite internationale doit absolument revoir sa copie. Elle sera testée lundi prochain lors de l’« investiture-bis », mais cette fois-ci habillée de légalité, de Marc Ravalomanana. Les ministres dépêchés à Madagascar ne vont pas y assister. Ils quittent Madagascar ce samedi dans la soirée. D’ailleurs, ils soutiennent qu’il n’est pas de leur ressort d’y assister.

Quant à la reconnaissance de Marc Ravalomanana, l’Afrique et le monde en général semblent laisser le libre choix à chaque pays. Ce qui n’empêche pas les consultations entre pays souverains et surtout la traditionnelle attente, tout ce qu’il y a de plus diplomatique, du premier geste de l’ancienne puissance coloniale. Les yeux se tournent évidemment vers la France qui est également en pleine « consultation » avec leur « partenaires » américains et de l’Organisation panafricaine.