jeudi , 2 mai 2024
enfrit
L’interventionnisme de l’Etat HAT sur les affaires économiques inquiète les opérateurs. Sur fonds de populisme et au nom de l’intérêt de l’Etat cachant des intérêts privés, des décisions antiéconomiques sont prises ces derniers temps. Comme l’autorité de fait a un pouvoir absolue, légiférant à souhait et à tout va, sans être tenue à respecter la loi qu’elle a improvisée, l’inquiétude est compréhensible.

La HAT fait sa loi pour contrôler l’économie et les opérateurs

La dérive vers un totalitarisme économique s’accentue, la HAT est à tous les fronts. Le gouvernement de transition décide de devenir importateur de PPN, à savoir le riz et le sucre, afin de contrecarrer la hausse des prix. Sans prendre le risque de devenir impopulaire, le régime veut obliger les commerçants à baisser les prix par tous les moyens au point de faire concurrence aux distributeurs et les importateurs.

La HAT se montre un bon négociant. Elle a obtenu la commande d’une cargaison de riz à seulement 464 dollars la tonne alors que le cours sur le marché est de 485 dollars. Cette opération vise à maintenir le prix à la consommation à moins de 1200 ariary le kilo alors que sur les étales, ils dépassent les 1400 ariary, frôlant les 1600 ariary dans certaines régions. Pour le sucre, la HAT espère faire baisser les prix à 2000 ariary le kilo contre 15000 ariary en janvier 2011.

La quantité de cette importation étatique divise. Le débat tourne autour de la quantité à importer. Selon les autorités, il n’y a pas de pénurie de riz ni de sucre à Madagascar. Officiellement, la hausse des prix est causée par la rétention de stocks par des spéculateurs. La HAT va plus loin et promet une chasse aux spéculateurs. Des contrôles seront effectués dans les hangars des opérateurs. L’Etat oblige ainsi les opérateurs à écouler leurs marchandises. En 2009, dans une propagande de coup d’Etat, l’ancien maire d’Antananarivo avait promis de baisser les prix des PPN. En 2011, les prix ont flambé.

Les opérateurs en télécommunications font aussi les frais de l’appétit de la HAT. Le projet de prendre un partenaire privé pour monopoliser les communications internationales n’est pas désintéressé. Les opérateurs locaux y perdent mais l’Etat y gagne 30 millions de dollars sur les 85 millions de recettes prévus sur cinq ans. Pourquoi l’Etat veut-il délester les opérateurs locaux de 10 millions de dollars par an au profit d’un opérateur étranger. Si on veut bien écarter tout intérêt des proches du pouvoir, la motivation serait le contrôle des télécommunications avec tous les usages possibles. Les entreprises opérant dans le transfert de données, le centre d’appels et la fourniture de service internet sont visés. 

Andry Rajoelina a beau accusé le président Ravalomanana d’avoir « vendu la terre des ancêtres » (une concession de 8 millions d’hectares promise à Daewoo en bail de 30 ans), il se met à vendre un bout de terre à tous étranger voulant s’implanter à Madagascar. Il suffit de construire sa maison, ou plutôt de la faire construire. Cette décision hautement politique profite à des promoteurs immobiliers étrangers. Il faut s’attendre à ce qu’ils viennent de Chine ou de France, les deux pays alliés de la HAT pour exploiter les richesses de Madagascar. Des terrains construits d’une superficie de plus de 1 million d’hectares seront vendus aux étrangers. Le caractère sacré de la terre des ancêtres est définitivement souillé par le profit.