samedi , 27 avril 2024
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Depuis plusieurs décennies, la lenteur administrative fait l'objet de vives critiques, un phénomène considéré comme étant le "luxe des pays pauvres".

La lenteur administrative au centre du débat

On en parlait depuis des décennies. Le « luxe des pays pauvres » continue d’alimenter les débats. Et cette fois, le président malgache en personne, Marc Ravalomanana, a évoqué la question. La lenteur administrative, a souligné le président de la République, au cours d’une conférence de presse, est l’un des principaux facteurs qui ont conduit à la situation de pauvreté actuelle de la Grande Ile. Raison pour laquelle, a-t-il laissé entendre, la réforme de l’Etat ainsi que la restructuration de l’administration figurent parmi ses principales préoccupations. Trois mois après sa prise de fonction officielle en tant que président de la République élu, Marc Ravalomanana devait mettre l’accent sur la nécessité de cette restructuration, étant lui-même une personnalité issue du milieu des affaires, peu familier avec les tracasseries administratives. Depuis qu’il est élu Maire d’Antananarivo, la capitale, trois années auparavant il n’a point caché sa réticence vis-à-vis de la méthode de travail au niveau de l’administration.

Le président malgache, durant la conférence de presse de vendredi 6 août, a fait un court bilan des trois mois qu’il a passés à la magistrature suprême. Marc Ravalomanana devait, dans le contexte actuel, évoquer une nouvelle fois son attachement à l’organisation des législatives anticipées dans un meilleur délai, sans pour autant préciser encore la date de cette consultation électorale. Une consultation électorale qui se veut être des plus transparentes. Pour y arriver, le gouvernement n’exclut pas, selon Ravalomanana, l’utilisation, pour la première fois à Madagascar au cours d’une élection, d’urnes transparentes. Le président malgache ne refuse pas non plus la participation d’observateurs internationaux afin de garantir la sincérité du vote. Une manière pour Ravalomanana de montrer, aux yeux de la communauté internationale, sa volonté de renforcer la démocratie.

S’agissant de la hausse des « salaires » des ministres, le président malgache l’a, pour le moment, conditionné à la mise sur pied de la Haute Cour de Justice. Histoire de garantir la transparence de l’octroi de la prime de $3500, source de polémique au cours des dernières semaines.