samedi , 27 avril 2024
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C’est sous les feux des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc que les milliers de manifestants revendiquant la réouverture de la place de la démocratie et la liberté d’expression ont été dispersés par les éléments des forces de l’ordre de la HAT. Dépêchant des hommes cagoulés et lourdement armés pour une opération de maintien de l’ordre, le général Richard Ravalomanana est en embuscade, tapis derrière l’application de la loi et le fait que ladite place est une propriété privée, celle de la Commune urbaine d’Antananarivo.

La place de la démocratie reste interdite, la répression continue

La HAT s’acharne à museler les opposants et utilise la force de l’Emmo Reg pour empêcher toute tentative de s’exprimer sur la place de la démocratie. Samedi 19 mai, les citoyens étaient venus par milliers pour réclamer l’ouverture de la place interdite par le régime putschiste et qui est restée fermée malgré le semblant de consensus dans les institutions de la transition. Cette fois-ci, la petite armée du général Richard Ravalomanana a bel et bien empêché les « opposants » de s’exprimer, constatant qu’un orateur a pris la parole aux alentours.

L’orateur en question n’est autre que Fidèle Razara Pierre, le journaliste de Free FM. Utilisé par Andry Rajoelina pour rameuter la foule et l’armée pour faire tomber le régime Ravalomanana en 2009, le voilà qui retrouve son indépendance pour revêtir le rôle de « chien de garde », la mission citoyenne du journaliste contre les dérives du régime de transition. A Andohan’Analakely, l’ancien chroniqueur de la radio Viva a dénoncé l’absence de liberté d’expression et la violation de la liberté de presse.

« Même les Etat-Unis, le gouvernement, mais non pas l’ambassade, condamnent la persécution des journalistes et la violation de la liberté d’expression à Madagascar » a déclaré Fidèle Razara Pierre. Il en fallait moins pour pousser la foule à vouloir investir la place de la démocratie. Face à cette insistance des manifestants, l’Emmo Reg est entrée en scène. Le contingent de gendarmes, militaires et policiers vêtus de bouclier et casque laisse place aux commandos armés de kalachnikov et cagoulés. Les tirs étaient surtout en balle caoutchouc et des bombes lacrymogènes.

Plus tard, le général Richard Ravalomanana se justifiait de la réaction violente de ses hommes. Une personne armée parmi les manifestants aurait ouvert le feu. Comme à l’accoutumée, la manifestation se passe dans le calme avant l’intervention de l’Emmo Reg. Des pierres ont été jetées du haut du tunnel d’Ambohidahy pour bloquer la circulation. La course poursuite entre les commandos à bord des récents 4×4 pick-up « offerts par Andry Rajoelina » et les manifestants a continué vers Analakely.  Faire des arrestations, telle est l’obsession des hommes du général Richard Ravalomanana. Le bilan fait état de 11 personnes arrêtées dont 6 ont été relâchées. Les chefs d’inculpation ne sont pas moins farfelus que les précédents avec des termes juridiques pompeux qui ne correspondent très peu à la réalité des évènements.

Qui étaient à Ambohijatovo ? Les hommes du général en chef de la répression n’ont pas toujours mis la main sur des leaders. Un technicien de la Free FM faisait partie des manifestants arrêtés, mais il a été relâché. Le commandant des forces déployées à Ambohijatovo a déclaré que le syndicat des journalistes s’est désisté. Sur place, il y avait quelques ténors de la mouvance Zafy et le journaliste de Free Fm Fidèle Razara Pierre. Les deux hommes de la SADC étaient aussi à Ambohijatovo pour observer. Pourquoi la HAT et sa petite armée s’obstinent à fermer aux opposants la place de la démocratie ? Ce serait tout simplement le début de la fin. L’histoire se répète, mais si elle est récente.