La radio Mada menacée de fermeture

Sans surprise, le gouvernement a menacé de fermeture définitive l’unique station de radio d’obédience Ravalomanana dans la capitale, Antananarivo. Depuis des semaines, la radio Mada rend compte du déroulement des rassemblements quotidiens des manifestants légalistes qui exigent le retour au pouvoir de Marc Ravalomanana. Ce qui, sans nul doute, n’est pas du gout du gouvernement de Transition qui se sent de plus en plus fragilisé par la situation politique dans la Grande Ile.

Une lettre de mise en demeure a été ainsi adressée par le ministère de la communication à la radio Mada. Des éléments des forces de l’ordre s’apprêtaient à perquisitionner le siège de la radio à Faravohitra selon l’animateur d’antenne, vendredi matin.

Pour le ministère de la communication, les émissions de la radio Mada incitent la population à la désobéissance civile. C’est effectivement, pour le moment, le principal outil de communication des partisans de Marc Ravalomanana. Ce dernier a acheté la station radio, en 1999, quand il s’apprêtait à briguer la mairie de la capitale. C’était aussi l’un de ses outils de campagne électorale lorsqu’il s’est présenté à l’élection présidentielle de 2001.

Après le saccage et l’incendie de la MBS, groupe audiovisuel fondé par Marc Ravalomanana en 2001, il lui reste la radio Mada pour communiquer. Pour les partisans de Marc Ravalomanana, la lettre de mise en demeure adressée à la radio Mada reflète « l’intolérance » des dirigeants de la Transition, étant donné que pour accéder au pouvoir ils ont également abusé des stations audiovisuelles d’obédience Andry Rajoelina pour mobiliser quotidiennement la foule sur la place du 13 mai.

Constant Raveloson, orateur des légalistes, a rappelé que le premier motif de la manifestation des partisans de Andry Rajoelina a été la fermeture de la chaîne Viva appartenant à l’actuel président de la Haute Autorité de Transition. L’éventuelle fermeture de la radio Mada constitue pour lui « une bévue ».