samedi , 27 avril 2024
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La période électorale n’est pas encore finie bien que la commission électorale de la HAT ait publié les résultats officiels. La Haute Cour Constitutionnelle devra encore examiner les plis électoraux, un travail déjà effectué par la CENI avant de déclarer officiellement la victoire de la constitution Rajoelina. La reconnaissance internationale n’est pas encore au bout de ce premier scrutin unilatéral mais la HAT espère franchir le point de non retour.

La reconnaissance internationale incertaine malgré la « performance » de la CENI

Devant l’hostilité affichée de l’autorité de fait, la mission de la SADC venue à Madagascar à la fin du mois de novembre n’a pas confirmé la non reconnaissance du référendum organisé unilatéralement par la mouvance Rajoelina et son gouvernement. Adoptant un langage très diplomatique, le Dr Simao et son équipe attendent de voir.La SADC reconnaît que la seule voie pour sortir de la crise passe par les élections. Le profond désaccord est le refus de l’autorité de facto arrivée au pouvoir par un coup d’Etat militaro-civil à mettre en place une transition démocratique, consensuelle et inclusive.

Les membres de la communauté internationale, hormis la France qui est l’alliée officieuse de la HAT, ont déjà prévenu que seules des élections démocratiques et acceptées par tous seront reconnus. Le référendum du 17 novembre 2010 déroge à ces conditions, entaché par une répression historique des opposants, une manipulation douteuse de la loi le jour du scrutin et surtout le boycott des autres mouvances.

Le président de la CENI a arrondi les angles lors de la publication des résultats. Le problème de la liste électorale n’aura concerné que 0,6% des électeurs, seulement 3612 votes ont été supprimés et les résultats dans 37 bureaux de vote n’ont pu être considérés.

Face aux critiques, le président de la CENI s’est défendu. « Il est facile de critiquer mais difficile de créer et d’agir », a-t-il déclaré. Hery Rakotomanana aime à rappeler les circonstances atténuantes : « en très peu de temps, la CENI a préparé le scrutin… la liste électorale n’était pas de notre entière responsabilité ».

L’avocat affirme accepter les critiques et pense rectifier le tir. « La CENI est prête à améliorer la méthode et ses compétences pour organiser des scrutins libres, transparentes justes et sincères », insiste Hery Rakotomanana. Il revendique en tout cas que la transparence et la rapidité de la publication des résultats ont été assurées lors du référendum.

« Il y a de réel changement, ce n’est plus l’Etat qui organise les élections mais la CENI, c’est un bulletin unique que l’on utilise », poursuit Hery Rakotomanana. Il a fait part de son souhait de voir le référendum apporter de l’apaisement aux malgaches. « Nous félicitons les citoyens pour leur patriotisme en étant allés voter en grand nombre », a déclaré Hery Rakotomanana.

La CENI a donc accompli sa mission puisqu’elle a pu intéresser 52% de l’électorat au référendum unilatéral de la HAT et qui devrait légitimer et légaliser le pouvoir de facto dirigé par Andry Rajoelina. Il ne reste plus que l’officialisation des résultats par la HCC. La reconnaissance ne sera pas de fait vu que la mascarade d’investiture officielle d’un président de transition n’avait pas convaincu la communauté internationale.