dimanche , 5 mai 2024
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Les 111 chefs de districts de Madagascar sont mobilisés par la HAT et son gouvernement dans la préparation de l’élection législative. Andry Rajoelina mise sur ce scrutin test pour relancer le processus unilatéral de la transition vers la 4ème République. Le défi majeur concerne l’opération carte d’identité nationale et la refonte de la liste électorale.

L’administration Rajoelina commence son opération électorale

Les cartes d’identité nationale ont un double enjeu politique pour le régime de la mouvance Rajoelina. D’abord, il s’agit de réparer un manquement de l’administration qui s’est aggravé au file des années et des élections. Révélé par le Club Développement et Ethique, le chiffre de 3,5 millions de malgaches ayant l’âge de la majorité et non en possession d’une carte d’identité nationale est devenu un leitmotiv du président de la HAT. Andry Rajoelina y voit un argument pour dénigrer la légitimité des élections antérieures et surtout un moyen pour légitimer celles qu’il organisera pour le mener jusqu’à la présidence de la République.

Le deuxième enjeu est naturellement politique. Sans carte d’identité nationale, 3,5 millions d’électeurs ont été écartés de la liste électorale. Pour un parti propulsé de la scène municipale à la scène nationale par la magie d’un coup d’Etat militaro-civil, ces nouveaux électeurs jadis bannis du système sont des cibles de propagande faciles. Ce renouvellement de l’électorat permettra au TGV de se faire de la place  aux côtés des trois autres mouvances politiques dont Andry Rajoelina veut exclure les chefs de file de la course à la présidence de la république.

La campagne de sensibilisation des citoyens dans le cadre de l’opération carte d’identité nationale occupe déjà les médias. La HAT a révisé à la baisse ses ambitions.  L’opération qui va durer deux mois à partir du 12 janvier 2010 table non pas sur 3,5 millions de cartes confectionnées mais 1,5 millions. De même, l’idée d’une carte d’identité biométrique tombe aux oubliettes au profit des classiques documents papiers. L’opération était improbable vu que sa faisabilité que ce soit en termes de financement, de délai et de réalisation techniques n’est pas évidente.

L’opération carte d’identité nationale est lancée officiellement dans la commune rurale de Miary dans l’ex-province de Tuléar où plus de 500 000 citoyens âgés de plus de 18 ans sont ciblés. Cette fois-ci, c’est l’administration qui va au près de la population. L’opération carte d’identité s’accompagne aussi d’une série de jugements supplétifs pour donner à des adultes une copie d’acte de naissance. De nombreux paysans n’ont aucune une identité administrative. L’administration se déplace avec un kit de matériels pour faciliter la tâche.  Par exemple, il est possible de se faire photographier gratuitement si le citoyen n’a pas de photo d’identité. Par ailleurs, aucun frais ne lui sera demandé.

Le véritable intérêt de cette opération carte d’identité est l’inscription de tous les malgaches en âge de voter sur la liste électorale. L’intention de l’administration Rajoelina n’est pas encore claire. D’un côté, on mobilise les citoyens à avoir une carte d’identité qui suffira pour aller voter. D’un autre côté, la refonte totale de la liste électorale devrait s’accompagner de la distribution de nouvelles cartes électorales.

Comme le délai de deux mois avant le scrutin du 20 mars 2010 est trop court, les anciennes cartes seraient-elles encore utilisables ou est-ce que la carte électorale sera déclarée officiellement superflue et non obligatoire. En tout cas, le recensement de la population en ce début d’année est calqué sur celui des électeurs. Cette harmonisation des nomenclatures des informations permettra d’informatiser le fichier électoral. Jusque-là, l’administration Rajoelina n’a pas encore garanti l’infaillibilité des ses différentes opérations dans le cadre d’un processus électoral unilatéral.