dimanche , 28 avril 2024
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L’atelier national sur les préparatifs des élections a réuni une partie de la classe politique et des représentants de la société civile. Bien qu’il ne fasse pas l’unanimité, un élan de solidarité a été palpable. Simple manipulation politique ou réelle volonté de changement, la quête de l’élection parfaite est en marche à travers la mise en place de la CENI.

L’administration Rajoelina défriche le terrain du processus électoral

Deux jours pour débattre des trois thèmes censés métamorphoser le processus électoral à Madagascar. L’atelier national sur les préparatifs des élections a traité l’amélioration du code électoral, la loi organique sur l’organisation de la prochaine élection législative et enfin la mise en place de la Commission nationale électorale indépendante ou CENI. Des commissions ont identifié les changements à apporter afin de garantir une élection transparente et équitable. L’enjeu est simple pour les autorités de la transition : donner de la crédibilité au premier scrutin qui devrait susciter la reconnaissance internationale.

L’administration Rajoelina fait cavalier seul dans cette préparation des élections. Elle a néanmoins pu compter sur la présence de deux personnalités politiques qui sont plus que jamais intéressés par les élections. Pierrot Rajaonarivelo s’est déjà prononcé en faveur de la tenue d’élection pour mettre fin à la crise politique dans le pays. Ne cachant pas son ambition présidentielle, l’ancien Secrétaire national de l’Arema a suggéré quelques conditions à respecter pour que les élections soient libres et équitables. Entre autres, l’ancien bras droit de Didier Ratsiraka préconise la non implication de l’administration dans le processus électoral, au profit de la CENI.

La lutte contre les fraudes est une obsession pour les candidats. Généralement, on accuse le parti au pouvoir de fraudes massives même si personne n’a jamais pu prouver une manipulation du choix des électeurs à grande échelle. Pour le juriste et constitutionnaliste Honoré Rakotomanana, la révision du code électoral est incontournable. « Il faut penser à une meilleure application de la loi, si la Haute Cour Constitutionnelle juge les fraudes électorales, cela doit être accompagné d’une sanction légale ». La CENI peut-elle « juger » une élection ou doit se contenter de l’organiser.

La HAT adopte une position ambiguë, étant favorable à la mise en place sans délai de la CENI tout en voulant garder l’organisation du scrutin par l’administration. Les résultats des trois ordres du jour risquent fort d’être incohérents. Le nouveau code électoral définissant les dispositions générales, la loi organique qui spécifie des règles particulières au présent scrutin, une CENI investie d’une grande mission mais avec finalement des prérogatives limitées, les règles du jeu ne seront pas plus claires. La loi sur les partis politiques, qui a été changée un peu avant la crise politique, risque de compliquer l’équation.

L’organisateur se réjouit des débats animés sur des points de droit. « L’atelier a été satisfaisant sur le plan technique », résume le général Raveloharison. A part la mise en place de la CENI, il a été question de la constitution d’un nouveau fichier électoral, d’un traitement de la liste électorale au niveau des communes pour plus de proximité et d’efficacité, la réglementation de la campagne électorale et l’adoption du bulletin unique. L’âge requis pour être candidat à une élection est fixé entre 21 et 65 ans ans. Les participants à l’atelier ne se sont pas encore prononcés pour l’abaissement de l’âge minimal pour un candidat à la présidentielle – actuellement de 40 ans – afin de permettre au jeune Andry Rajoelina de se présenter. Ce qui n’est pas pour le moment nécessaire parce que l’intéressé doit d’abord ajuster la Constitution de la République à sa mesure.