dimanche , 28 avril 2024
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Pour la première fois, depuis 2002, le chef de l?Etat a affiché un soutien sans fard à une possible adoption, au niveau du parlement, d?une loi d?amnistie.

L?amnistie remise au goût du jour


 La politique de l?Exécutif, désormais, est beaucoup plus claire sur le plan de la gestion des « événements 2002 » relatifs, on le sait, à la crise post-électorale. Le chef de l?Etat, au cours d?une tournée dans la ville d?Antsiranana (Nord), dimanche 14 décembre, a en effet évoqué pour la première fois son souhait pour une adoption par le parlement de la loi d’amnistie en faveur des détenus à la suite de la crise, alors que les victimes de ces événements ont commencé, eux aussi, à réagir vivement ces derniers jours face aux gesticulations de l’opposition.


Le président Ravalomanana aura choisi d?intervenir à l?issue d?un culte dominical à l?église protestante FJKM d?Antsiranana pour remettre sur le tapis la question délicate de l?amnistie. La balle, aujourd?hui, est dans le camp de l?Assemblée nationale. Les députés malgaches, à compter de ce lundi, se penchent en effet sur au moins deux propositions de loi d?amnistie concoctées par différentes formations politiques. « Je suggère aux députés de Madagascar d?adopter la loi d?amnistie » a souligné Marc Ravalomanana. Et le message a été très vite reçu par les élus du parti présidentiel TIM qui, dans le contexte actuel, ne peuvent faire fi de la suggestion du chef de l?Exécutif.


Une accélération des procédures judiciaires, qui devront déboucher sur des procès en bonne et due forme, s?avère donc incontournable s?agissant des détenus à la suite de la crise post-électorale. La politique de la main tendue a pris le dessus. La réaction de l?opposition, qui a revendiqué cette amnistie, ne pourra cependant pas être unanime. Surtout que, jusqu?ici, personne n?est en mesure de préciser s?il est question, au niveau du parlement, d?une amnistie sélective, ou générale dont, naturellement, bénéficieraient tous les condamnés. Ce que l?association des victimes de la crise politique aura, sans nul doute, du mal à admettre.