jeudi , 9 mai 2024
enfrit
Les manifestations sporadiques qui ont lieu à Antananarivo, la capitale, relèveraient, aux yeux de l?équipe au pouvoir, d?une man½uvre de déstabilisation financée par l?ancienne classe dirigeante.

L?argent de la déstabilisation

 

Le mouvement des réservistes a été maté. Une centaine d?entre eux, sur plus de 2000 réservistes démobilisés, et auquel se sont vraisemblablement joint des casseurs patentés, étaient sur le point de se radicaliser. Leur revendication axée sur une compensation financière plus conséquente après la mission de maintien de l?ordre au terme de la crise de 2002 est tombée à l?eau et jugée « illégitime » par le ministère de la défense. Lequel a fait référence aux textes juridiques sur le service national malgache (Ordonnance 78-002 du 16 février 1978 et Ordonnance 78-003 du 6 mars 1978). La revendication a été d?autant salie par une journée noire qui a débouché sur un bilan d?une vingtaine de blessée à la grenade détenue illégalement par un réserviste.


Le syndicat des enseignants chercheurs décide également de mettre un terme à une grève entamée il y a plusieurs semaines. Et les étudiants ont mis, en parallèle, de l?eau dans leur vin. La récente baisse du tarif du transport sur les bus desservant le campus universitaire a contribué à l?accalmie.


Les autorités ne peuvent toutefois pas dormir sur les deux oreilles. L?opposition  politique, elle, a promis de « bouger » avant la fête nationale du 26 juin. Objectif : exprimer le ras-le-bol.


Une source proche du gouvernement a révélé que tous ces événements, et le pessimisme ambiant, est téléguidé de la France métropole où se sont exilés la majorité des hommes politiques de l?ancienne classe dirigeante, avec à leur tête Pierrot Rajaonarivelo, Secrétaire national du parti AREMA et Didier Ratsiraka, l?ancien président de la République. Et l?actuelle classe dirigeante a du mal, pour l?instant, à juguler le flot d?argent déversé sur le terrain pour financer les troubles, alors qu?un leader de l?opposition vient de rentrer d?un séjour « fructueux » en France, avec une importante somme dans la valise. Et, surtout, une obligation de résultat.