L’arrestation de M. Ratsiraka en préparation

Deux autres proches de l’ancien président, Didier Ratsiraka, ont été arrêtés, à Mahajanga au cours du week-end. De gros gibiers, dit-on, à l’instar de l’ancien premier ministre Tantely Andrianarivo. Il s’agit de l’ancien gouverneur de province Etienne Razafindehibe et de l’ancien ministre des sports, Ndrianasolo. Consécutivement à leur arrestation un dépôt d’armes a été découvert. Le général Ramahatra, ancien Premier ministre et conseiller militaire de Ratsiraka, soupçonné d’être à l’origine d’un déplacement de mercenaires à partir d’Afrique du Sud, a été en outre auditionné par le service secret malgache.

L’amiral Ratsiraka, après avoir assisté au sommet de l’OUA à Addis Abeba, est retourné, lui, en catimini dans sa région natale de Toamasina dans la nuit de samedi. Selon une source indépendante et à la suite de l’épisode des mercenaires refoulés à Dar es Salaam, il aurait été invité par les autorités françaises à retourner à Madagascar en vue d’une prochaine négociation. Son arrestation est en préparation. Le porte parole de la présidence de la République de Madagascar, Ramandimbilahatra, le considère comme un  » criminel  » et précise que Didier Ratsiraka ira au Tribunal.

Face à cette éventualité à laquelle il n’aurait jamais pensé durant les 22 années qu’il a passées à la présidence de la République, Ratsiraka se demande  » comment son arrestation pourra avoir lieu « . A noter qu’une partie de l’élite militaire composant le régiment de la garde présidentielle a choisi de rester avec lui à Toamasina, alors que les forces gouvernementales s’approchent de la province. Les partisans de M. Ratsiraka ne contrôlent plus pratiquement que les villes de Toamasina (Est) et ses environs, ainsi que la périphérie d’Antsiranana (Nord) où une offensive militaire est en cours.

Le N°2 du parti MFM, Germain Rakotonirainy, qui soutient le président élu, Ravalomanana, estime que la  » réconciliation  » avec Ratsiraka est désormais inacceptable. « Il fait ce que personne n’a jamais osé faire  » affirme Rakotonirainy. A savoir  » faire venir à Madagascar des étrangers pour tuer des Malgaches ».