samedi , 27 avril 2024
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Le colonel Camille Vital reconnaît avoir eu des tractations avec des politiciens mais avoue ses lacunes en pratique de la politique. Le premier ministre de la HAT fustige sur les trois mouvances qui lui tournent le dos malgré un appel du pied.

Le colonel Camille Vital tire à boulets rouges sur les trois mouvances

Le premier ministre Vital paraît dépassé sur l’échiquier politique du moment et concède qu’il n’est pas un expert en la matière. En cause, la stratégie et la position des autres politiciens, en l’occurrence les anciens présidents de la République déroute le colonel. Camille Vital semble regretter officiellement que la mouvance Rajoelina ait à traiter avec trois et non une mouvance politique : « au début, Albert Zafy et Didier Ratsiraka ont été sollicités comme médiateurs et les voilà qui sont à la tête de leur propre mouvance ».

En vue de la constitution d’un gouvernement d’union nationale, Camille Vital dit avoir lancé des pourparlers officieux avec des amis appartenant à la mouvance Ratsiraka et officielle avec un membre influent de la mouvance Ravalomanana. Pour le moment, c’est un échec. L’expérience d’un pseudo gouvernement d’ouverture aujourd’hui complètement dévoué à Andry Rajoelina ne plaide pas en faveur d’une telle initiative. Le projet d’un gouvernement Vital II est dans l’impasse. Le deuxième premier ministre de la HAT souffre de circonstance juridico-légal ambigüe. Sa nomination est entachée d’un recours au tribunal administratif. L’empreinte d’Eugène Mangalaza, le dernier premier ministre officiel qui de plus est à la tête d’un futur gouvernement national, n’est pas encore effacée.

Camille Vital attaque de front les trois mouvances politiques que la HAT a mis dans un même paquet étiqueté « opposition ». Il leur reproche de ne pas avoir répondu à l’appel de l’autorité en place dans la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante. « C’est comme inviter des gens qui ne sont pas venus, on est rassasié non sans avoir fait son devoir », dit-il, faisant référence au proverbe malgache. Et d’ajouter : « les trois mouvances ne constituent pas les seuls partis politiques à Madagascar. Il faut procéder aux élections, s’il y en a qui ne veulent pas participer, on ne va pas les obliger ». Camille Vital entend persister dans une voie unilatérale écartant l’hypothèse que le non participation de « l’opposition » puisse nuire à la crédibilité de l’élection. Beaucoup considèrent que l’assemblée constituante est un scrutin test pour une HAT désireuse de tâter le terrain.

« Ce qui est regrettable, c’est le poids de ces trois mouvances », s’inquiète pourtant Camille Vital. Celles-ci sont en effet constituées d’un électorat réel, étant conduite par des anciens présidents de la République élus au suffrage universel. « Il y a des grands partis historiques comme l’AKFM et le RPSD », s’étonne le chef du gouvernement de la HAT alors que ces formations ont échoué au test présidentiel. « Les enfants de la première République » quant à eux ne peuvent pas revendiquer une mouvance Tsiranana. Camille Vital met alors dans la balance d’autres formations politiques qu’il estime à fort potentiel, citant le MTS de Roland Ratsiraka, le TGV qui est une association en pleine mue et le MDN de Pierrot Rajaonarivelo.

Dépité, Camille Vital essaie de renverser la réalité de l’âge et de la sagesse. Ces propos sur les trois chefs de file de mouvance sont cinglants : «  ce ne sont des personnes mûres, ce sont des enfants qui boudent ». L’un des anciens président incriminés avait fait la même remarque mais sur la personne de Andry Rajoelina. Le colonel Vital dénonce une fixation sur son chef « Andry » parce que les personnes à la tête des mouvances le « détestent de constitution physique, le haïssent de visage ». « Il n’y a pas que Andry (sic) dans ce pays », dit-il. Sans doute, il y a d’autres personnes à considérer et non pas à … détester.