samedi , 27 avril 2024
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Alors que le ministère de la Justice vient de publier la liste des prévenus ayant été jugés dans le cadre de la crise malgache, le sort de Didier Ratsiraka est remis sur le tapis.

Le sort de Didier Ratsiraka en question

« Il y a des procédures à suivre, cela ne peut pas se passer comme on veut », c’est de cette manière que le député Laurent Ramaroson, Secrétaire général du parti AVI, un parti de la mouvance présidentielle, a répondu à la question sur le sort de l’ancien président Didier Ratsiraka, actuellement réfugié en France. Le sort réservé à l’ancien chef d’Etat est de nouveau remis au centre du débat, alors que nombre de ses collaborateurs croupissent en prison ou, au mieux, sont activement recherchés par la Justice malgache et les autorités militaires.

L’extradition de l’ancien président, les autorités malgaches ne le cachent point, ne sera pas une tâche facile, surtout que certaines sources proches de l’amiral Ratsiraka avancent l’hypothèse d’une amnistie en faveur de ce dernier dans le cadre d’un accord secret entre lui et le nouveau pouvoir, sous l’auspice de la communauté internationale, sans que le nouveau pouvoir confirme cependant la véracité de ce fait. Au contraire, à plusieurs reprises, le président malgache, Marc Ravalomanana, tout comme son Premier ministre, Jacques Sylla, a évoqué publiquement la nécessité d’ériger une société où prime l’égalité de tous devant la loi.

C’est, estime-t-on dans le milieu politique, le moment propice au débat sur la question, d’autant que le ministère de la Justice a publié à la fin de semaine la liste des prévenus et condamnés dans le cadre de la crise politique. Ils étaient, d’après cette liste, une trentaine à avoir été jugés au cours des deux derniers mois par le Tribunal correctionnel d’Antananarivo, essentiellement pour association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’Etat et détention illégale d’armes. Au moins 19 d’entre eux ont été effectivement condamnés. On ne cesse, dans le milieu politique et médiatique malgaches, de parler de « menu fretin » à propos de ces condamnés, les principaux responsables politiques et militaires durant la période de crise étant toujours placés sous mandat de dépôt attendant d’être jugés à leur tour, tandis que d’autres sont en fuite ou, comme l’ancien président lui-même, en exil.

En attendant que le sort de M. Ratsiraka soit fixé, c’est une Organisation non-gouvernementale, SOS aux victimes du non-droits, qui compte porter l’affaire, comme elle a déjà essayé de le faire à maintes reprises, au niveau des instances internationales.