dimanche , 28 avril 2024
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La majorité des électeurs ont boudé les urnes, le dimanche 23 septembre. Les élections législatives anticipées n’ont pas particulièrement mobilisé les Malgaches. Les résultats partiels donnent le parti présidentiel TIM vainqueur.

Législatives anticipées : un taux d’abstention qui fait réfléchir

Sans doute, le parti au pouvoir sera majoritaire à l’Assemblée Nationale à l’occasion de la prochaine législature. Des figures de proue de l’opposition vont toutefois retrouver le chemin de la Chambre Basse. Reste à savoir la proportion des députés qui ne seront pas issus du parti présidentiel parmi les 127 qui vont faire leur entrée au palais de Tsimbazaza.


Le taux d’abstention laisse en tous cas pensif, au terme des opérations de vote. Dans la localité d’Ambovombe, le taux de participation, d’après les résultats partiels, a du mal à dépasser les 5%. Du jamais vu.


Dans la capitale, Antananarivo, la situation n’est pas non plus très encourageante pour les hommes politiques. Le taux d’abstention le plus élevé a été enregistré, pour la capitale, dans le deuxième arrondissement (80%). Seuls, un peu plus de 19% des électeurs ont en effet voté dans cet arrondissement. Le faible taux de participation n’a toutefois pas empêché le parti au pouvoir de rafler tous les sièges destinés aux 12 députés de la capitale. Le TIM s’est tout simplement taillé la part du lion à Antananarivo. La bataille a été néanmoins assez âpre pour d’autres localités.


Les appels à la citoyenneté et les sensibilisations sur le droit du vote n’ont pas abouti à grand-chose. Lors de la présidentielle de décembre 2006, le taux de participation a atteint les 60%. Le référendum constitutionnel du mois d’avril 2007 n’a plus du tout mobilisé les électeurs, et la situation a visiblement empiré à l’occasion des législatives anticipées.


Les raisons de la lassitude sont multiples. D’abord, la fréquence des consultations électorales, car depuis décembre 2006, les électeurs malgaches ont été convoqués aux urnes par trois fois, pour le présidentielle du 3 décembre 2006, pour le référendum constitutionnel du 4 avril et pour les législatives anticipées du 23 septembre à la suite de la dissolution de l’Assemblée Nationale. Le taux d’abstention s’explique également par l’indifférence quasi généralisée à l’égard de la vie politique et par l’incompréhension d’une partie de la population du rôle d’un député. 


Un électeur d’une trentaine d’années, qui a choisi l’abstention, le 23 septembre, affirme, par exemple : «voter pour Marc Ravalomanana a été important pour moi mais je trouves inutiles d’aller aux urnes pour élire des députés qui n’ont pas beaucoup de pouvoir».


Pour le parti présidentiel, l’enjeu est toutefois de garantir une stabilité politique pour Marc Ravalomanana, réélu président de la République en fin 2006.