vendredi , 10 mai 2024
enfrit
Malgré les alliances, plus de 1000 dossiers de candidatures sont déposés à la Haute Cour, en vue des législatives, et l'opposition aura tort d'essayer de s'abstenir.

Législatives : la pléthore de candidats

Pour la énième fois, la participation aux élections législatives enregistre un record en matière de candidature. A la fin de la réception des dossiers de candidature, la Haute Cour Constitutionnelle a fait état de plus de 1000 dossiers réceptionnés, ainsi que 478 modèles de bulletins. Ce qui, concrètement, signifie que, sur la totalité du territoire malgache, pour 160 circonscriptions électorales, et 160 sièges prévus au niveau de la Chambre basse, 478 formations politiques – associations indépendantes ou partis politiques – se lanceront dans la course à l’Assemblée nationale. Parmi elles, malgré les déclarations tonitruantes, le parti de l’ancien président Didier Ratsiraka, l’AREMA qui, naturellement, constitue aujourd’hui la principale formation politique de l’opposition.

Les alliances formées au sein de la mouvance présidentielle n’ont point changé la situation. Les candidatures sont toujours aussi nombreuses. Et, parallèlement, au moins quatre camps rivalisent du côté des partis politiques proches du président Marc Ravalomanana. Car le parti présidentiel lui-même, le TIM, a contracté une alliance avec les partis AVI et RPSD, afin de former le « Firaisankinam-pirenena », ou « Solidarité nationale ». Sauf que des membres RPSD, sous la direction du Secrétaire général du parti, Eugène Voninahitsy, ont choisi de se présenter aux législatives, indépendamment de cette alliance, au titre de leur parti. En outre, le HBM est une autre entité regroupant des partis politiques proches de Ravalomanana. Sans oublier le MFM qui, depuis toujours, a promis de faire cavalier seul le 15 décembre, jour du scrutin. Mais, dans le même temps, tous, ont, d’une façon ou d’une autre, fait croire qu’au niveau de la Chambre basse, le président pourra compter sur leur soutien. La formation d’un groupe parlementaire de la mouvance présidentielle figurant à l’agenda des partis proches du nouveau pouvoir. Tout, a priori, n’est que question de bonne foi.

Les tergiversations, et consécutivement les dissensions, au sein du parti AREMA avaient, en outre, contribué à cette pléthore de candidatures. Des militants du parti de Ratsiraka, en raison du double langage des principaux responsables, ont préféré se présenter sous la bannière « indépendante », sans pouvoir cependant se débarrasser de leur image de partisans de l’ancien président. En essayant de boycotter les législatives, les militants du parti de Ratsiraka voulaient, sans l’avoir ouvertement spécifié, montrer aux yeux des observateurs que les législatives, sans l’opposition, n’est que mascarade. Sauf que le nombre aussi élevé des candidatures est loin , sur ce plan, de jouer en leur faveur.