jeudi , 9 mai 2024
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Des partis politiques soupçonnent l'administration de favoriser le parti présidentiel, le TIM, dans le cadre des législatives. Le ministère de l'Intérieur prône la neutralité. Et le Conseil national électoral promet des élections transparentes.

Législatives : l’égalité des chances en question

Afin de dissiper les doutes, le Conseil national électoral (CNE) et le ministère de l’Intérieur ont réuni, à Antananarivo, lundi 2 décembre, les principaux acteurs des législatives du 15 décembre. Une occasion pour les membres du CNE, ainsi que le ministère de l’Intérieur,  d’apporter de plus amples explications sur le déroulement et les préparatifs des élections. Sans que le parti TIM ait pu présenter sa défense, la réunion a été, par la force des choses, transformée en un procès à l’encontre du parti présidentiel. Des réprimandes, certes pas toutes fondées, ont été formulées par ceux qui étaient, quelques mois auparavant, les principaux alliés du TIM. Mais, avec, a priori, la volonté de préserver une condition sereine pour les élections. Car, comme le précise un de ces candidats, les militants TIM sont, malgré tout, des « amis ».

Le fait que le Firaisankinam-pirenena, la coalition des pro-Ravalomanana incluant le TIM, domine la campagne électorale serait à l’origine de cette méfiance qui empire. Sans doute, il est trop tôt de parler de querelles de clocher, mais les inquiétudes, elles, sont bien réelles de la part des formations politiques autrefois réunies au sein du fameux KMMR, le comité de soutien à Marc Ravalomanana. La neutralité de l’administration, aujourd’hui, est mise en doute. Et les candidats autres que ceux du TIM estiment que le parti présidentiel, dans la course à la Chambre basse, est plutôt favorisé. Le CNE, tout comme le ministre de l’Intérieur lui-même, Jean Seth Rambeloalijaona, face à ces inquiétudes, a été contraint de fournir des éclaircissements sur le déroulement de la campagne électorale.

Dans le but de rassurer, ainsi, les candidats aux législatives, le CNE devait rappeler son rôle en vue d’élections libres et transparentes. Les membres ont dû rappeler qu’en cas de litige, si des preuves sont fournies, le CNE peut porter plainte. Ce qui, auparavant, n’était point envisageable. Des bureaux de liaison ont été en outre installés au niveau des différentes provinces. Sauf que les partis politiques s’estiment insuffisamment informés pour connaître précisément les villes où le CNE est présent. Autant de questions subsidiaires ont émaillé la rencontre entre le CNE et le ministère de l’Intérieur d’une part, et les candidats et les observateurs des élections d’autre part. Mais elles ont permis de mesurer les inquiétudes des uns et la volonté des autres d’organiser des élections libres et transparentes qui, dorénavant, constituent le leitmotiv de l’administration malgache.