jeudi , 2 mai 2024
enfrit
La HAT essaie d’étouffer dans l’oeuf une possible révolte des étudiants en utilisant la manière forte. Après de violentes confrontations entre Emmo-Reg et étudiants à Toamasina, le campus d’Antananarivo est à son tour le théâtre d’une répression violente. Le nouveau CIRGN décrète d’une manière unilatérale que la franchise universitaire n’existe plus. Pendant ce temps, les ministères des Finances et de l’Enseignement supérieur se renvoient la balle sur le fond du problème : l’argent.

L’Emmo Reg viole la franchise universitaire pour réprimer le mouvement des étudiants

Les deux jours de manifestations violentes à Ankatso, les mardi 30 et mercredi 31 octobre 2012 ont été sur fond de revendication assez habituelle durant la transition. Les étudiants réclament le paiement des indemnités d’équipement censées être perçues en début d’année universitaire et des arriérés des bourses d’études. Le problème est que le ministère de l’Enseignement supérieur ne dispose plus des sommes nécessaires.

Le ministère des Finances accuse l’Enseignement supérieur

Cette fois-ci, le responsable désigné est bel et bien le ministre Etienne Razafindehibe. Au ministère des Finances, on laisse entendre à qui veut que les bourses des étudiants font l’objet d’une ligne budgétaire spécifique et devraient être payées. Antaninarenina soupçonne le ministère de l’Enseignement supérieur d’avoir réaffecté la somme correspondante à d’autre fin. En tout cas, pas question pour le grand argentier de la HAT et son équipe de chercher de quoi renflouer la caisse vide.

Le ministère des Finances rappelle qu’elle doit se limiter à la loi des Finances. Elle conseille au ministère de l’Enseignement supérieur d’affecter ses autres fonds pour satisfaire les étudiants. Le problème est sur le point d’être réglé suite à un conseil des ministres. L’effet d’annonce n’a pas eu lieu. « Nous n’allons pas baisser les bras tant que l’argent n’arrive à la présidence de l’université », explique l’un des leaders des étudiants grévistes. « Auparavant, on a été bercé par des promesses, on ne nous y prend plus », a-t-il ajouté.

Les forces de l’ordre, dont la plupart sont des gendarmes, ont pénétré à plusieurs reprises dans l’espace de l’Université d’Antananarivo, utilisant des armes anti-émeutes. Tirs de balles en caoutchouc et tirs de bombe lacrymogène précédaient les courses poursuites.  Bilan, deux nouvelles arrestations ont été réalisées, mercredi. Ces deux étudiants sont suspectés d’avoir jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Un autre étudiant a été blessé à la tête.  La manifestation du jour était pour revendiquer le paiement des bourses d’études, mais aussi la libération des 13 étudiants arrêtés la veille. Lors des premiers affrontements à Ankatso, 5 blessés dont deux éléments des forces de l’ordre ont été constatés.

La nouvelle loi Emmo reg sur la franchise universitaire

Le déploiement de violence légitime par les éléments de l’Emmo Reg dans l’enceinte de l’Université fait penser, toute proportion gardée, à la Syrie. La stratégie est simple, il faut neutraliser l’ennemi et le poursuivre là où il se réfugie. « La franchise universitaire n’existe plus, car il y a eu dégradation de biens et de matériels », se défend le commandant du CIRGN. Le chef de l’Emmo reg oublie la loi et passe à l’attaque. « Le problème est qu’il y a des gens qui détruisent les biens des autres et ils prennent la fuite dans l’enceinte de l’université, ne devrait-on pas les poursuivre », s’est-il justifié.

En tout cas, l’Emmo Reg ne s’est pas contenté à procéder à des arrestations. La force anti-émeute avait pour mission de casser le mouvement des étudiants. Elle a attaqué pour disperser les attroupements dans l’enceinte de l’université. Pas de mandat du tribunal ni de décret levant la franchise universitaire, le successeur du général Richard Ravalomanana veut à son tour faire la loi.