vendredi , 10 mai 2024
enfrit
Le régime n'a plus le temps de se perdre en conjectures. Il essaie d'agir, pour ne pas périr. C'est dorénavant clair. Ses adversaires font tout pour chasser Marc Ravalomanana du pouvoir.

L’équipe au pouvoir à l’épreuve

 


Tous les moyens sont déployés pour abattre le parti au pouvoir. Souvent à travers des espèces sonnantes et trébuchantes. Jamais une salve de critique n’a été tirée de la sorte sur Marc Ravalomanana. A l’horizon de 2007, les langues se délient. C’est bientôt l’heure de la prise de position, deux ans avant l’élection présidentielle à laquelle, sans pour autant vouloir le dire tout haut, tout le monde se prépare déjà.


Le nouvel homme fort du pays fait face à un vent de fronde issus de divers horizons. Les mouvements de grève se mutltiplient. Les attaques par voie de presse se précisent. Et les partis et groupements politiques adoptent une position de moins en moins ambiguë.


Le début de l’année a été le moment le plus propice pour désarçonner l’équipe au pouvoir, en raison de la situation socio-économique marquée notamment par une augmentation du prix des produits de première nécessité et en raison des mouvements de revendication corporatistes pouvant dégénérer facilement et déboucher sur un réel bras de fer avec l’Etat.


Dans l’ombre


Les magistrats sont en grève. Alors que le statut particulier régissant l’exercice de leur métier devra encore passer une nouvelle fois par le parlement, les magistrats se rébiffent. Faute de patience. Les enseignants chercheurs ont également, depuis longtemps, haussé le ton. Et la situation est mise à profit par les partis politiques de l’opposition pour vilipender le président Marc Ravalomanana, montré du doigt et très vite accusé comme étant à l’origine de tous les maux.


L’homme qui tire les ficelles


Sans jamais oser le dire tout haut, pour des raisons inconnues, les collaborateurs de Ravalomanana sont persuadés que la campagne de dénigrement actuelle contre le régime est téléguidé par des anciens tenants du pouvoir qui ne manquent surtout pas de moyens pour le faire.


Dans l’ombre, Pierrot Rajaonarivelo, continue de tirer les ficelles. Il n’a pas hésité, au cours des derniers temps, à annoncer à travers les médias son retour « imminent » sur la scène politique malgache. Et a même annoncé sa probable candidature pour la présidentielle de 2007. Le Secrétaire national de l’AREMA, il est vrai, bénéficie d’une large sympathie de la presse proche de l’opposition mais il n’est pas sûr, pour l’instant, que l’homme soit le bienvenu à Madagascar. En tout cas, Pierrot Rajaonarivelo, pour une élection qui se tiendra dans deux ans, a été le premier candidat déclaré à la compétition. A cause de cette maladresse, puisque les rancoeurs à l’endroit de l’ancien régime ne se sont pas estompés, ses gestes sont actuellement épiés.


Candidature controversée


L’annonce de la candidature du Secrétaire national du parti AREMA, Pierrot Rajaonarivelo, prête toutefois à controverse. D’autant qu’il souhaiterait devenir le candidat « unique » d’une opposition ressoudée, alors que beaucoup aspirent dans le camp des opposants à se porter candidat. Condamné par la Justice malgache, en 2004, il a vu ses peines cassées par la Cour suprême pour vice de forme. Pierrot Rajaonarivelo n’est cependant pas à l’abri d’une nouvelle poursuite judiciaire.


D’autant que sa gestion au niveau de la vice-primature chargé du budget, du temps de la présidence de Didier Ratsiraka, ainsi que ses activités actuelles seraient vraisemblablement sujettes à caution. Son domicile vient, par exemple, de faire l’objet d’une perquisition policière sur ordre du Procureur de la République. Son épouse, qui vient de retourner au pays, est convoquée à la brigade criminelle. Voilà un message fort pour le candidat virtuel de l’opposition. Ses avocats dénoncent un « harcèlement ». Tandis que les partisans du parti au pouvoir trouvent naturel qu’un homme à l’intention douteuse soit étroitement surveillé.


La restructuration


Face à une opposition qui ne lésine pas sur les moyens, le parti présidentiel TIM devait réagir. Les structures régionales ont été renforcées. La jeunesse est remobilisée. Un congrès national des jeunes TIM se prépare à cet effet. Il se tiendra avant fin 2005. Tandis que le groupe parlementaire prend la défense de l’exécutif. Les réactions aux attaques verbales contre le pouvoir se font, en outre, de plus en plus fréquentes. La troupe a été rameutée pour faire face à l’adversaire. Car l’opposition, aujourd’hui, n’est plus la seule entité à se préparer à l’horizon de 2007.


Le TIM n’a que deux ans. Il vient de tenir son premier congrès national. Mais le parti présidentiel entend visiblement rester au pouvoir le temps qu’il faut pour imposer sa politique. Car la réalité est qu’une frange importante de l’opinion publique aspire à une table rase. A un renouvellement de la classe politique malgache.