lundi , 20 mai 2024
enfrit
Les Assises nationales organisées par l’équipe de Andry Rajoelina ont esquissé les dates probables des consultations électorales à Madagascar.

Les dirigeants de la Transition prévoient une élection présidentielle en 2010

Quelque 1000 participants étaient présents durant deux jours aux Assises organisées par le pouvoir de Transition à Madagascar. La décision la plus attendue, au terme de la rencontre, a été celle concernant la date des prochaines élections dans la Grande Ile à la suite de la crise politique que traverse le pays depuis début 2009.

Alors que l’ensemble de la communauté internationale a suggéré l’organisation d’une élection présidentielle et d’un retour aux dispositions de la Constitution malgache dans un bref délai, l’équipe de la Transition voit la situation d’une manière bien différente. Les premières discussions ont en effet tablé sur une élection présidentielle en octobre 2010. Auparavant, diverses consultations populaires sont prévues. Notamment un référendum constitutionnel vers septembre 2009, et des élections législatives et communales vers avril 2010.

Des partisans de Marc Ravalomanana, tout comme de nombreux autres hommes politiques, sont toutefois persuadés que le meilleur moyen de sortir d’une manière pacifique de la crise actuelle serait l’organisation au plus vite d’une consultation électorale, quelque soit sa forme. Raison pour laquelle avant d’être contraint de quitter le pouvoir, Ravalomanana a suggéré la tenue d’un référendum sur son mandat présidentiel. L’initiative a été cependant devancée par la prise du pouvoir par Andry Rajoelina et une frange de l’armée qui s’est mutinée. Des sources concordantes spécifient que la communauté internationale était, au moins en partie, favorable à l’organisation du référendum mais la situation sur le terrain et le refus catégorique de l’équipe de Andry Rajoelina de passer à la consultation populaire a eu raison d’elle.

Même les anciens dirigeants de la Grande Ile, qui se sont exilés à la suite de la chute de Didier Ratsiraka, en 2002, souhaitent une accélération du processus. C’est en effet une occasion pour eux d’essayer de reconquérir le pouvoir. Sauf que la Transition tente de jouer avec le temps. Depuis le départ, l’éventualité d’une Transition de 24 mois a été rejetée par la communauté internationale. Il s’agit d’une « transition qui risque de se perpétuer » selon un responsable de l’Organisation de la Francophonie.

De fait, une élection présidentielle dans un bref délai constitue une vraie menace pour les partisans de Rajoelina. Un membre du mouvement TGV, fondé par le président de la Transition, et qui a requis l’anonymat, a indiqué à ses interlocuteurs que la possibilité pour Marc Ravalomanana de revenir au pouvoir à travers les urnes est une réalité difficile pour eux à accepter. « Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir l’éliminer à travers une élection » a-t-il révélé. Pour cette raison, il faut au camp de Andry Rajoelina un laps de temps plus important pour convaincre l’ensemble des électeurs de voter autrement. Marc Ravalomanana venait, il est vrai, de se faire réélire au premier tour, avec 54% des voix, lors d’un scrutin présidentiel en fin 2006.

Les partisans de Marc Ravalomanana doutent déjà actuellement de la bonne foi de l’équipe qui a récemment pris le pouvoir à Madagascar pour sortir au plus vite de la crise politique. Ils ont organisé à cet effet des « contre-assises » pour discuter de la situation politique dans le pays.