dimanche , 12 mai 2024
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Les élections législatives seront elles anticipées? C'est la question à laquelle les autorités doivent répondre dans les prochains jours, car le principe semble remis en cause.

Les législatives anticipées en question

L’organisation des élections législatives, initialement prévue cette année, semble actuellement remise en cause. Les raisons évoquées pour le « report » de la consultation électorale sont liées au phénomène d’insécurité et à l’avènement, d’ici quelques semaines, de la saison des pluies à Madagascar. L’état des infrastructures routières de la Grande Ile rend en effet impossible l’accès à de nombreuses régions en saison des pluies, rendant difficile l’organisation d’élections.

Le président de l’Assemblée nationale, Paraina Auguste, fut le premier à afficher un scepticisme net quant à l’organisation d’élections législatives anticipées dès cette année. Une tentative que M. Paraina trouve pour le moins irréaliste. Car la sécurité n’est pas rétablie sur l’ensemble du territoire. Des armes utilisées par des militaires rebelles et miliciens partisans de l’ancien président, Didier Ratsiraka, circulent toujours. L’organisation des législatives anticipées est ainsi fonction du rétablissement de l’ordre et de la fin de la saison de pluie. C’est du moins l’avis des parlementaires malgaches. Le gouvernement, quant à lui, n’a pas dit son dernier mot. Du côté du ministère de l’Intérieur, l’optimisme est de mise: il serait possible de tenir les élections avant fin 2002.

Dans le milieu politique, par ailleurs, on spécule de plus en plus sur l’opportunité d’éventuelles législatives anticipées dans le contexte politique actuel, des élections censées définir une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, alors que Didier Ratsiraka lui-même, le rival du nouveau président, Marc Ravalomanana, ne veut visiblement y accorder la moindre attention. Le président du parti MFM, Manandafy, un collaborateur du président de la République, lui aussi, n’est pas sûr que le parti de Didier Ratsiraka, l’AREMA, s’y intéresse. Les principaux dirigeants du parti étant soit en prison, soit en fuite, soutient-il.

Le mandat des députés actuels prend fin vers le mois de mai 2003. C’est à dire à la fin, justement, de la saison des pluies. Sauf que l’initiative de l’organisation des législatives dépendra, en dernier ressort, du président malgache lui-même. Mais il n’est pas, pour l’heure, pressé de trancher sur la question. Une question qui, visiblement, ne constitue plus du tout la priorité de tous.