vendredi , 26 avril 2024
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Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, les 2 protagonistes de la crise malgache se sont rencontrés Mercredi matin au palais présidentiel sous l’égide du secrétaire général de l’OUA, Amara Effy.

Les négociations sont engagées

 » Il appartient aux Malgaches eux-mêmes de trouver la meilleure solution pour sortir de la crise « , annonçait le secrétaire général de l’OUA Amara Essy, aux centaines de milliers de manifestants qui se retrouvent chaque jour sur la grande place de la capitale. Un geste peu habituel pour un diplomate qui a voulu jouer jusqu’au bout son rôle de médiateur. Dans tous les cas, le résultat est là : Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana se sont rencontrés mercredi matin après le rendez-vous manqué de samedi dernier. Après la déclaration de M. Ravalomanana, la réaction de ses partisans était assez mitigée, soulagement chez les uns, déception chez les autres.


A l’issue de cette entrevue, les 2 parties ont accepté de s’engager sur la voie de négociations. Chaque camp va nommer cinq personnalités qui vont discuter de l’avenir de la grande île. Le secrétaire général adjoint de l’OUA qui est resté sur place va assurer la médiation. A priori, les discussions devraient déboucher sur la tenue d’un second tour. Les deux parties n’étant pas contre une telle éventualité. Cependant, les négociations s’avèrent moins faciles. En effet, le camp de M. Ravalomanana est bien décidé à faire de la confrontation des procès verbaux électoraux une condition pour l’organisation d’un second tour des élections présidentielles. L’ancien premier ministre Norbert Lala Ratsirahonana qui pourrait être un des techniciens désignés par Ravalomanana l’a encore appelé lors de son intervention sur la chaîne Tananarivienne MBS.



Et si second tour il y a, le candidat exige la transparence et la garantie pour un scrutin sincère et régulier. Ceci suppose la mise en place d’une  » administration et d’une cour électorale neutre « . Didier Ratsiraka se tient quant à lui aux décisions de la Haute Cour Constitutionnelle et refuse tout compromis en dehors de la légalité. Par ailleurs, il n’a jamais été pour un gouvernement de type transitoire. Par contre il ne serait pas opposé au report du second tour dont la date a été fixée pour le dimanche 24 février. Selon Amara Essy, un délai de 30 jours est nécessaire pour la préparation du scrutin. Ceci devrait permettre à l’OUA et au Nations Unies d’assurer la fourniture d’urnes transparentes et l’envoi d’observateurs internationaux.



En attendant, malgré ce premier pas d’une amorce de dialogue franchi, Marc Ravalomanana appelle toujours ses partisans à manifester tandis que des jeunes gens proches de l’Amiral refusent de lever les différents barrages mis en place sur certaines routes nationales, la numéro 2 (vers Toamasina, premier port de l’île) et la numéro 4 (vers Majunga, second port de l’île) notamment destiné à isoler la capitale. Histoire de maintenir la pression même si la tension a baissé d’un cran.
Notons que le secrétaire général adjoint de l’ONU Ibrahima Fall, le premier ministre mauricien Paul Bérenger et son ministre des affaires étrangères Anil Gayan sont arrivés à Antananarivo. L’île Maurice préside actuellement la commission de l’Océan Indien et est membre du conseil de sécurité de l’ONU.