lundi , 29 avril 2024
enfrit
Très peu parmi les paysans Malgaches sont légalement propriétaires du terrain qu'ils cultivent. La réforme du droit foncier est vivement souhaitée pour un développement rural accéléré.

Les paysans veulent leur part de terrain

Petit à petit, ils prennent conscience de la nécessité d’acquérir un titre foncier, car la terre qu’ils cultivent, même depuis des années durant, pourraient, un jour, échapper à leur contrôle. Les paysans malgaches tentent actuellement de se conformer aux droits fonciers qui, au bout du compte, ne sont pas aussi faciles à appliquer que certains le supposent. Surtout pour des paysans à faible revenu et, dans le même temps, majoritairement analphabètes.


La Grande Ile compte toutefois une population à majorité paysanne. Près de 75% de la population étant supposés cultivateurs. Ce qui représente un peu plus de 10.000.000 de personnes sur 16.000.000 d’habitants. La majorité d’entre eux, plus de 90% selon des connaisseurs, ne sont cependant pas propriétaires du terrain qu’ils cultivent car, malgré l’occupation, ne possédant pas de titres fonciers. Raison pour laquelle, l’association FIFATA, une association pour le progrès des paysans, fait des pieds et des mains, afin de les initier aux arcanes du droit foncier. Un atelier de concertation allant dans ce sens se tient actuellement à Antananarivo. L’atelier a pour thème « Sécurisation foncière et développement rural ». Une quarantaine de représentants d’agriculteurs participe à l’atelier organisé, les 28 et 29 juillet, au Centre d’information technique et économique (CITE), étant entendu que la FIFATA, aujourd’hui, regroupe quelque 70.000 familles paysannes réparties sur différentes zones géographiques de la Grande Ile.


Face à ces paysans, des représentants du service des domaines, actuellement sous la tutelle du ministère de l’agriculture, ainsi que des hauts responsables de ce département essaient d’apporter le maximum de renseignement sur le sujet. Surtout que deux droits sont supposés, en la matière, coexister : le droit positif, et celui coutumier et traditionnel. N’empêche, des agriculteurs – et ils sont nombreux – estiment que la procédure d’acquisition est trop complexe. Certains ont émis l’idée d’une simplification et, surtout, d’une décentralisation. Si certaines procédures pouvaient, par exemple, être effectuées au niveau des Communes, la situation évoluerait incontestablement. L’organisation de l’atelier semble par ailleurs venir à point nommé. Deux jours auparavant en effet, le président de la République a annoncé la possibilité, pour bientôt, pour des investisseurs étrangers d’acheter des terrains et, dans la foulée, d’acquérir des titres fonciers à Madagascar. Ce qui n’a pas été le cas auparavant. Et si après des années de débat, l’on est, enfin, disposé à octroyer des titres fonciers à des étrangers, pourquoi pas, moyennent une procédure simplifiée, à des paysans nationaux.