vendredi , 10 mai 2024
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Après avoir fuit, des mois durant, la terreur qu'a fait enduré les partisans de Didier Ratsiraka, les "réfugiés politiques" de Toamasina rejoignent leur région d'origine.

Les réfugiés de Toamasina rentrent chez eux

Au moins trois bus ont quitté Antananarivo, la capitale, vendredi matin, en prenant la direction de l’Est, pour ramener chez eux les « réfugiés politiques » de la province de Toamasina, l’ancien fief du dictateur malgache Didier Ratsiraka. Un départ qui met un point final à un « exil politique » artificiel organisé par des miliciens, partisans de l’ancien président, qui ont perpétré sur les sympathisants de Marc Ravalomanana une impitoyable chasse à l’homme.

Sur les capots des bus ont été apposées, comme au temps de la campagne électorale de décembre, des affiches à l’effigie du nouveau président, Ravalomanana. Sur le pare-brise, on pouvait lire « Toamasina afaka », ce qui veut dire « Toamasina libéré ».

Visiblement heureux de retourner chez eux, les réfugiés politiques, victimes des manoeuvres de l’ancien chef d’Etat et du gouverneur Lahady Samuël, auront l’occasion d’assister prochainement à l’installation officielle par Marc Ravalomanana du président de délégation spéciale, Tsizaraina Emile. Ce dernier remplacera à la direction de la province le gouverneur pro-Ratsiraka.

En attendant, malgré le retour à la paix, les forces gouvernementales sont en train de ratisser les campagnes et les forêts de la région Est de la Grande Ile, dans le but de débusquer les dernières poches de rebelles qui ont choisi de se terrer loin des centres urbains.

Une course poursuite s’engage, dans la partie Est de Madagascar, entre les forces régulières et quelques miliciens et militaires rebelles qui ont pris la fuite avec le colonel Coutiti. Ce dernier, parmi les officiers pro-Ratsiraka les plus dangereux, aurait, selon des sources concordantes, émis l’idée d’une possible reddition, à condition que son arrestation soit effectuée dans les normes.

Toujours à Toamasina, selon une source locale, une centaine de miliciens, dont ceux qui ont gardé les barrages de Brickaville, érigés pour asphyxier économiquement Antananarivo, ont été appréhendés et incarcérés.