jeudi , 9 mai 2024
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Les membres des familles des personnes arrêtées récemment dans le cadre des "événements 2002" demandent leur libération. Le parti AREMA utilise la situation actuelle pour prôner le report des législatives alors que la majorité des Malgaches reste défavorable à toute mesure d'impunité.

L’impunité de nouveau en question

Plus que jamais, l’opposition politique à Madagascar, met à profit l’attitude de la Justice pour fustiger le nouveau pouvoir. Ces derniers jours, le mot qui revient souvent, surtout à moins d’un mois des élections législatives, est « refus ». L’opposition dit « non » aux législatives tant que la situation actuelle persiste, tandis que les familles des individus incarcérés, à la suite de la crise malgache, dans le même temps, continuent à solliciter la clémence. Une clémence qui, a priori, dérange les formations politiques proches du président de la République, Marc Ravalomanana, bien que, ces dernières semaines, le Chef de l’Etat ne semble plus préoccupé par ses revendications. Il avait, visiblement, laissé libre champ à la Justice pour décider du sort des anciens dirigeants de la Grande Ile qui, de près ou de loin, avaient participé aux actions de déstabilisation de la Grande Ile.


Les arrestations, en dépit des gesticulations des familles de individus déjà incarcérés, se poursuivent. Et, parallèlement, la récompense pour ceux qui auront accompli des nobles tâches se concrétisent. Cela, à l’image de l’équipe de 10 éléments des forces militaires de pacification qui seront récompensés, comme prévu, pour l’arrestation du lieutenant colonel Coutiti dont la tête a été mise à prix. Cette semaine, c’est l’arrestation du colonel Balbine, dans les îles Comoriennes, qui a suscité un certain débat dans les casernes. Le colonel Balbine fut, au cours de la période de crise, le commandant du deuxième régiment des forces d’intervention d’Antsiranana, à l’extrême nord de Madagascar, un régiment qui, à travers divers actes, et avec le lieutenant colonel Coutiti, avait terrorisé la région Nord du pays. Balbine, par conséquent, a été classé par le ministère de la défense parmi les officiers rebelles. Il a été, à la suite de la publication d’un mandat d’arrêt international à son endroit, appréhendé par les autorités comoriennes.


Sans doute, le grand déballage a nécessité beaucoup de temps. Ce qui, à force des choses, donne l’occasion à l’opposition de formuler autant de critiques à l’endroit du nouveau pouvoir à Madagascar. L’indignation de l’association des familles des victimes, n’en est, ainsi, qu’à ses débuts. Leur association relève, aujourd’hui, sur tout le territoire, plus de 500 personnes appréhendées consécutivement à la fin de la crise politique. Mais l’indignation semble, en même temps, toucher l’opinion publique malgache en apprenant, à titre d’exemple, la possibilité pour un certain Augustin Portos de se rendre en Algérie pour fuir la Justice malgache. L’idée d’une amnistie générale, pour l’instant, est majoritairement rejetée. Et le cas de l’ancien président Didier Ratsiraka lui-même continue à alimenter les débats.