vendredi , 3 mai 2024
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Tout n'est plus que question de temps, la solution à la crise politique malgache ne peut être, actuellement, que militaire.

L’incontournable solution militaire à la crise

Depuis le début de la crise politique malgache, cinq mois auparavant, la question du rapport des forces n’a jamais été aussi évoquée qu’actuellement. C’est parce que la solution à la crise politique est, désormais, militaire, au point où le pays se trouve. La passation administrative entre le nouveau commandant de la gendarmerie, le général Sambiheviny, et son prédécesseur, jeudi, n’a fait qu’accroître le débat sur la question. Théoriquement, la gendarmerie nationale passe sous la coupe du nouveau président Marc Ravalomanana, à l’image du vote qui a eu lieu entre des officiers supérieurs, afin de trancher une bonne fois pour toute sur le chemin à suivre. Avant la passation entre les deux généraux en effet, selon une source militaire, les officiers supérieurs de la gendarmerie devaient choisir, comme Commandant, entre le général Sambiheviny, nommé par le gouvernement de Jacques Sylla, et le général Bory Jean Paul qui s’est déclaré Commandant de la gendarmerie nationale nommé par l’ancien président Didier Ratsiraka. La majorité écrasante ayant opté pour la prise de fonction de Sambiheviny, la passation pouvait avoir lieu après être reporté mardi après-midi.

 » Qu’en sera-t-il maintenant des barrages antiéconomiques ? « , c’est la question qui revient à chaque étape franchie au sein des forces de l’ordre depuis l’investiture, le 6 mai, du président Ravalomanana. Notamment à l’issue de la passation de service entre les deux ministres de la défense et celle qui vient d’avoir lieu au niveau de la gendarmerie nationale.

Compte à rebours

 » Qu’on arrête maintenant les sécessionnistes  » a clamé le député Laurent Ramaroson. Et que  » les barrages soient levés immédiatement  » poursuit cet élu qui a choisi le camp Ravalomanana depuis le scrutin du 16 décembre. Une source militaire nous indique que le compte à rebours a déjà commencé. Dès cette semaine, des actions militaires auraient été programmées selon une source proche de Ravalomanana, face à l’impatience de la population. Sauf que des officiers proches du nouveau président semblent plutôt préférer attendre un contexte plus favorable. La nomination des différents chefs militaires hiérarchiques et leur prise de fonction seraient d’abord nécessaires. Cela permettra en effet, explique un officier, d’avoir accès à plus de matériels militaires.

Si le premier conseil des ministres présidé par Ravalomanana après la nomination du nouveau gouvernement a accordé une certaine priorité à la sécurité publique c’est parce que l’action militaire est désormais incontournable.  » Le camp de Didier Ratsiraka a quelque peu profité du pacifisme prôné par Ravalomanana  » affirme un Commandant qui se déclare ouvertement KMMR (comité de soutien à Ravalomanana).  » Avec ou sans passation des chefs hiérarchiques, les actions militaires auront lieu  » conclut-il. C’était après le premier report de la date de passation au niveau du commandement de la gendarmerie.

Appel SOS

Aujourd’hui, l’intervention militaire au niveau des barrages antiéconomiques et au niveau des provinces encore dirigées par les gouverneurs pro-Ratsiraka semblent d’autant plus légitime que la région de Toamasina, où l’amiral Ratsiraka s’est retranché, lance un SOS. Les intempéries y ont fait autant de dégâts que les pénuries en tout genre, à cause de l’isolement de la région, frappe à la porte. Mais l’orgueil de Didier Ratsiraka l’empêchera, au prix de la vie de la population, d’appeler Antananarivo, la capitale, à la rescousse. Cependant, l’heure sonne pour l’ancien chef d’Etat. C’est, dit-on, le commencement de la fin.