dimanche , 19 mai 2024
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Face à l'évolution de la situation politique sur le terrain, le camp Ratsiraka se divise. Le Secrétaire National du parti AREMA reconnaît le "Président Elu". Le pion de la France avance de 2 cases...

L’inéluctable division dans le camp Ratsiraka

Le spectre de la division atteint inexorablement le camp politique de l’ancien président de la République, Didier Ratsiraka. L’ancien Vice-Premier ministre, Pierrot Rajaonarivelo, le Secrétaire national du parti AREMA, le parti du dictateur Ratsiraka, a reconnu officiellement dimanche Marc Ravalomanana comme « président élu » de Madagascar. Le Secrétaire national du parti AREMA, parallèlement, propose une « offre de collaboration » au nouveau président malgache.

C’est un lobby formé par un groupe de Français qui serait derrière l’initiative de Pierrot Rajaonarivelo selon une source proche de Ravalomanana. Son entrée au sein du gouvernement constituerait pour la France le signe indéniable de la volonté de Marc Ravalomanana de reconstruire le pays sur la base de la « véritable réconciliation nationale » chère à M. Chirac. Dans un premier communiqué radiodiffusé samedi, Pierrot Rajaonarivelo, avait omis de reconnaître l’élection de Ravalomanana à la présidence. Mais le tir a été vite rectifié. Comme s’il s’agissait, affirme un loustic, d’une « copie revue et corrigée par un professeur ».

L’entrée de Pierrot Rajaonarivelo au sein du gouvernement de Ravalomanana n’est pas exclue. Mais les collaborateurs du président élu demandent plus au Secrétaire national du parti AREMA. Ce dernier n’ayant pas encore condamné officiellement les crimes perpétrés par les partisans de Ratsiraka.

Pierrot Rajaonarivelo est, certes, qualifié de « modéré » dans le camp Ratsiraka, et moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, il bénéficie d’un traitement particulièrement – et souvent excessivement – magnanime de la part d’une frange de la presse malgache. Mais sa décision a tout de même fait des vagues. Que ce soit dans le camp Ratsiraka, dont les extrémistes, le considèrent dorénavant comme un « traître », ou dans le camp Ravalomanana, où des collaborateurs du nouveau président le qualifient d' »opportuniste de premier ordre ».

La décision de Rajaonarivelo, malgré tout, porte un nouveau coup dur à l’ancien président, Didier Ratsiraka, et pour le parti AREMA.