dimanche , 28 avril 2024
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Désigné par le président Ravalomanana pour être son premier ministre, Manandafy Rakotonirina a mobilisé les partisans de la légalité à refuser d’être gouvernés par des putschistes. Il a souligné le caractère illégal de la dissolution du parlement par les autorités de la transition.

Manandafy Rakotonirina, un premier ministre qui défend la légalité de sa nomination

A 71 ans, le charismatique leader du MFM, le parti pour le progrès de Madagascar, ne manque pas de verve. Manandafy Rakotonirina redonne espoir à Ambohijatiovo, sur la place de la démocratie. « Nous, peuple malgache qui refusons d’être dirigé par un Etat instauré par la force, nous avons des élus à qui nous avons donné le pouvoir, nous avons des sénateurs et des députés », a-t-il déclaré dans son premier discours devant les partisans du président Ravalomanana.

Pour Manandafy Rakotonirina, « ceux qui ont un discours de raillerie, comme celui entendu dans une querelle sur le marché, ceux qui ont des comportements violents et ceux qui ont dévasté les biens d’autrui » ne méritent pas d’être au pouvoir. « Nous avons des élus, nous n’acceptons pas un Etat arbitraire et violent, personne dans le monde ne les reconnaît », a-t-il insisté. Toujours aussi ferme, celui qui vient d’être nommé comme premier ministre a mobilisé les citoyens « à chasser les voyous ».

Manandafy Rakotonirina a défendu la légalité de sa nomination. Il rapporte que le président Ravalomanana a abrogé le décret qui a désigné le directoire militaire. « Nous sommes allés demander à la Haute Cour Constitutionnelle si elle a sorti un arrêté avalisant la suppression du parlement, il n’en est rien », se réjouit le vieux loup de la politique. « Moi qui suis devant vous, j’ai été proposé par les parlementaires au président de Madagascar », affirme-t-il.

Toujours dans cette logique, le premier ministre Manandafy  veut voir réhabiliter très vite les autres institutions. « Nous allons accompagner les députés à Tsimbazaza, nous allons prendre possession du palais de verre d’Anosy » a-t-il déclaré. Il ne se prive pas de lancer une petite pique à l’encontre des membres de la HAT qui occupent le siège du Sénat : « que ces gens qui font leur marché aillent ailleurs » !

 Manandafy Rakotonirina se montre confiant quant à la légitimité de son futur gouvernement. « Nous réussirons à rétablir l’ordre constitutionnel », dit-il. Celui qui est vice-président de l’International libéral pense faire peser son statut pour faire revenir les bailleurs de fonds. « Je vais vous apporter la reconnaissance de Madagascar », promet-il. Pour le « premier ministre » Rakotonirina, le plus important est de faire revenir le président Marc Ravalomanana.

Pour désigner le premier ministre dans le camp des légalistes, le choix du président Ravalomanana a été logique et attendu. Manandafy Rakotonirina et son parti MFM a toujours milité au premier plan, parfois devant le TIM, pour la sauvegarde de la légalité constitutionnelle, tout en dénonçant le coup d’Etat qui a été perpétré à Madagascar.