jeudi , 2 mai 2024
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Dans les provinces, depuis quelques temps, la population se manifeste. Parallèlement le gouvernement de Jacques Sylla se dit déterminer à "mettre de l'ordre" dans le pays pour maintenir l'indivisibilité de la Grande I

Manifestations dans les provinces

L’heure a-t-elle sonné pour les gouverneurs pro-Ratsiraka ? Des partisans du président élu, Marc Ravalomanana, se posent aujourd’hui la question, à la lumière des événements qui secouent les provinces de la Grande Ile. Ces provinces mêmes que des gouverneurs fidèles au président sortant Didier Ratsiraka contrôlent encore actuellement semblent connaître un début de tension.

A Antsiranana (Nord) où le gouverneur Gara Jean Robert conduit les affaires avec une main de fer, ce sont les élèves des lycées qui ont commencé à réagir. Le gouverneur ayant prévu un baccalauréat provincial, consécutivement à la  » déclaration d’indépendance  » de la province. Or, le ministère de l’enseignement supérieur, à Antananarivo, venant par ailleurs de communiquer que le baccalauréat est unique sur tout le territoire national, les élèves d’Antsiranana ont vite compris que leur  » bac provincial  » ne leur ouvrira point les portes des universités malgaches. Et sans doutes des universités étrangères. D’où la manifestation. Les élèves sont descendus dans les rues. Le ministre Ranjivason lui-même a annoncé que ce  » bac provincial  » sera un  » bac blanc « .

A Mahajanga (Ouest) le mouvement de contestation à l’endroit du gouverneur local, Razafindehibe, est lié à la distribution des carburants. Les transporteurs sont également descendus dans les rues pour dénoncer le  » clientélisme  » qui prévaut dans le réseau de distribution d’essence et de gazole. Ce sont en effet, selon une source locale, les rares opérateurs économiques disposant de moyen de transport fluvial qui se procurent des carburants à bord d’un navire mouillant au large du port de Mahajanga et qui les revendent aux transporteurs, souvent à des prix exorbitants.

Pour l’heure, les contestations ne revêtent pas de caractère politique, apprend-on, mais il est indéniable, d’après des témoins, que la situation agace les habitants de provinces. Les gouverneurs risquent leur place à tout moment. D’autant que le gouvernement de Jacques Sylla ne donne pas l’impression de les laisser dormir sur les deux oreilles. Les mouvements de contestation dans les provinces d’Antsiranana et Mahajanga semblent ainsi coïncider avec la volonté du gouvernement du président Marc Ravalomanana de garder l’unité du pays. Reste à savoir si les actions du nouveau gouvernement seront coordonnées avec ces mouvements de contestation à l’égard des gouverneurs pro-Ratsiraka.