dimanche , 12 mai 2024
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Celui qui est à la tête de la transition a-t-il beaucoup à perdre à Maputo. Andry Rajoelina se dit conscient des difficultés mais prêt à affronter un parcours initiatique pour l’émanciper en un chef d’Etat.

Maputo : une étape initiatique pour Andry Rajoelina

Andry Rajoelina est d’attaque avant de s’envoler vers Maputo pour la rencontre au sommet des mouvances politiques dans la crise malgache. « C’est une étape à franchir », dit-il. Il compare l’épreuve à la circoncision que tout petit garçon doit subir malgré la douleur. Le TGV se sentirai-t-il aussi petit qu’un enfant sur la scène politique ?

Le jeune homme retrouve très vite ses esprits et se montre plus téméraire. « Je n’ai pas peur d’affronter messieurs Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy », clame-t-il. Andry Rajoelina prévient qu’il est prêt à dire les quatre vérités et dénoncer ce qui n’allait pas bien.

« Madagascar est malade, quel que soit l’endroit où l’on peut trouver des remèdes, j’y vais », se défend celui qui a été accusé par une partie de l’opinion de s’être trouvé un prétexte pour ne pas aller à la précédente rencontre prévue à Addis Abeba.

Le discours est toujours emprunt de suffisance. Andry Rajoelina fait la morale aux présidents élus au rang desquels il s’est hissé depuis le coup d’Etat déguisé de mars dernier. « On va se mettre d’accord pour faire cesser l’égoïsme au profit du patriotisme », dit-il.

Celui qui veut accaparer tous les pouvoirs de la transition fustige le marchandage des postes politiques à pourvoir et appelle à penser à ce qui est bien pour le peuple. « On devrait trouver une solution à la crise si chacun fait preuve de patriotisme », affirme-t-il, estimant que cette solution doit être durable pour le pays.

Pour Maputo, la délégation de la mouvance Rajoelina a subi des changements notables. Exit le bouillant Roland Ratsiraka qui n’aura pas à affronter son oncle, l’ancien président Didier Ratsiraka. On note aussi la présence de l’ancien prisonnier Voninahitsy Jean Eugène qui a été un opposant farouche à Marc Ravalomanana.

Andry Rajoelina ne fait pas un pas sans la bienveillance de Norbert Lala Ratsirahonana, l’ancien juriste devenu un fin politicien. Arilaza Razafimahaleo, un frère du regretté Herizo, fait le voyage en tant que conseiller politique. C’est aussi le cas de Pierre Houlder dont la présence rappelle que la sous-mouvance Rajaonarivelo est une alliée de la HAT.

Zazah Ramandimbiarison, directeur de cabinet de la présidence de la HAT et non moins un ancien cadre du régime Ravalomanana accompagne Andry Rajoelina. Quant au ministre des Affaires étrangères de la HAT, il est logiquement présent à Maputo. Ny Hasina Andriamanjato n’a pas eu beaucoup de succès dans ses tentatives diplomatiques pour faire reconnaître le régime de transition par la communauté internationale.