samedi , 18 mai 2024
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Effervescence, crainte, joie, colère, provocation, menace… le retour annoncé du président en exil Marc Ravalomanana crée une atmosphère peu habituelle. Tout dépendra de l’application de la feuille de route et de la réaction zélée des forces de l’ordre de la HAT. La mouvance Ravalomanana promet l’apaisement tandis qu’Andry Rajoelina a parlé d’un « cyclone » qui pourrait ébranler son pouvoir et ses partisans.

Marc Ravalomanana, enfin le retour…

La HAT ne voulait pas y croire. « Ce n’est pas la première fois qu’il annonce son retour », disait Andry Rajoelina de son adversaire Marc Ravalomanana. Ce dernier d’expliquer qu’un NOTAM l’en a toujours empêché. Il rappelle que malgré la signature de la feuille de route en septembre, un autre NOTAM a tout de suite été pris puis renouvelé en décembre.

« Ce NOTAM a sauté tout seul », a-t-il lancé. Marc Ravalomanana est bel et bien inscrit sur la liste des passagers du vol d’Airlink en partance de Johannesburg et qui est attendu à Antananarivo, samedi 21 janvier à 14h10.

« Je n’ai pas peur de rentrer… Je rentre dans mon pays, je n’ai pas fait de mal », c’est le message que le président en exil a martelé avant ce retour qu’il a tant attendu et pour lequel ses partisans n’ont jamais cessé de lutter.

Il rapporte que les circonstances de ce retour ont été discutées avec les autorités sud-africaines, la SADC, la compagnie Airlink et les autorités malgaches. « Les forces de l’ordre seront là pour sécuriser », dit-il avec confiance.

Me Hanitra Razafimanantsoa de la mouvance Ravalomanana assure que le retour de l’ancien président  est garanti par la feuille de route qui a désormais force de loi. « Le gouvernement est le premier responsable de la sécurité des exilés politiques, de leurs familles et de leurs biens ».

Elle a répondu aux provocations du général Richard Ravalomanana qui se dit prêt à « cueillir » le président Marc Ravalomanana. Dimanche dernier, l’Emmo Reg a déjà fait une manœuvre simulant l’arrestation de passagers débarquant d’un avion à Ivato.

Le général Ravalomanana est encouragé par la frange de l’armée hostile au président Ravalomanana à « prendre ses responsabilités ». L’intéressé se dit prêt à outrepasser la décision politique émanant de la feuille de route et sort de sa poche l’un de ses prétendus arguments juridiques en parlant d’un mandat de justice.

« Je ne vais pas exaspérer davantage les magistrats en ne mettant pas en exécution un mandat d’arrêt », prétend le chef de la force de répression de la HAT.

Un argument que Me Razafimanantsoa conteste : « le ministère public, à savoir le procureur général, reçoit des ordres du ministre de la justice, le ministre de la Justice reçoit l’ordre du premier ministre, si le premier ministre dit qu’il n’y a pas d’arrestation… »

Effectivement, la ministre de la Justice de la HAT a carrément fui les journalistes, elle qui ne cessait de répéter qu’un mandat d’arrêt était en vigueur contre Marc Ravalomanana. 

Selon le ministre de la Défense, « les forces armées ne procéderont pas à l’arrestation », un message qui tempère l’excès de zèle du général Richard Ravalomanana.

Le général Lucien Rakotoharimasy ne croit pas que Marc Ravalomanana soit accompagné des mercenaires, une thèse qui fantasme les militaires pro-HAT. La délégation d’Afrique du Sud comptera des journalistes, des leaders de l’ANC et des conseillers.

Des menaces issues de l’armée pro-HAT et de l’association AV7 planent sur le retour au pays du président Ravalomanana. « Nous faisons notre possible pour faire régner l’ordre », tempère Me Razafimanantsoa.

Le président du CST, Dolin Rasolosoa qui mena la foule à Iavoloha ce 07 février-là, appelle à l’apaisement. « L’AV7 ne devrait pas créer de troubles à Ivato », dit-il, appelant aussi les partisans de Marc Ravalomanana à faire preuve de retenue. Tout le monde retient son souffle.