dimanche , 28 avril 2024
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Les deux « frères » ennemis peaufinent chacun de leur côté leur stratégie secrète. Ce nouveau bras de fer politique, à moins d'un compromis de dernière chance, devrait aboutir sur la « chute » de l'un ou l'autre. Sans en être entièrement conscients, les deux hommes sont en train de dessiner leur avenir politique et personnel.

Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina: le bras de fer se précise

Le président de la République et le maire de la capitale ont du mal à trouver un consensus politique. La récente fermeture de la chaîne de télévision privée, Viva, appartenant à Andry Rajoelina, le jeune maire d’Antananarivo, est à l’origine d’un nouveau bras de fer politique. La télé du maire est frappée d’une mesure d’interdiction de diffusion après avoir programmé en intégralité les propos de l’ancien dictateur, Didier Ratsiraka, lors d’une réunion à Paris. Comme pour enfoncer le clou, Andry Rajoelina vient de nommer un général de l’armée, en retraite il est vrai, comme directeur de cabinet, à tel point que la presse parle d’un « petit gouvernement autour du maire ». En effet, le 6 janvier, l’ancien chef de l’état-major de l’armée, Dolin Rasolosoa, a été nommé directeur de cabinet de la Commune urbaine d’Antananarivo, un poste laissé vacant depuis quelques mois.

Lors d’une rencontre avec la presse, Andry Rajoelina a vite fait de préciser que le choix d’un général à la retraite n’a aucun lien avec l’ultimatum du 13 janvier pour la réouverture de la Viva Tv.

Dans ce bras de fer politique, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina jouent tous deux quitte ou double. Le président risque de voir sa cote de popularité chuter tandis que le maire de la capitale pourrait tout simplement perdre sa place, surtout si ses revendications débouchent sur des événements fâcheux. Nulle manifestation n’est en effet à l’abri d’un débordement, alors que dans pareils cas la destitution du jeune maire, voire sa poursuite judiciaire, est, somme toute, logique. Normalement, les deux « frères ennemis » sont conscients du risque qu’ils encourent, mais continuent de s’enliser. 

Marc Ravalomanana feint, depuis le début de la crise de relation entre lui et le maire de la capitale, d’ignorer les agissements de son détracteur. Pour sa part, Andry Rajoelina maintient la pression tout en continuant de chercher des nouveaux alliés.