samedi , 4 mai 2024
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Le président évincé a retrouvé sa verve pour rassurer ses partisans et les citoyens qui subissent selon lui le régime de transition de fait et les effets économiques et social de ce changement anticonstitutionnel de gouvernement. Marc Ravalomanana dément être le commanditaire des sanctions de l’UA mais pense que ces mesures contre les autorités de fait seront plus contraignantes que les intéressés prétendent.

Marc Ravalomanana : l’entêtement de la HAT met en péril le pays

« Je fais le nécessaire de mon côté pour que les choses s’arrangent », cette phrase a été à plusieurs reprises prononcée par le président en exil Marc Ravalomanana afin de rassurer ses partisans. Un propos que les tenants du régime de transition prennent à la lettre. La HAT et la mouvance Rajoelina accusent en effet l’ancien chef d’Etat d’user de son influence, notamment au niveau de l’Union Africaine pour ne pas faire reconnaître l’autorité de fait et récemment de la sanctionner. « La communauté internationale, y compris l’UA est tout à fait au courant des réalités à Madagascar, se défend Marc Ravalomanana. Je n’ai aucun pouvoir de leur dicter ou recommander quoi que ce soit ».

La HAT prend de haut les sanctions qu’elle limite à une institution africaine à qui elle ne donne pas de crédit, ni crédibilité. Marc Ravalomanana estime qu’il s’agit là d’une erreur d’appréciation. Selon lui, la position de la communauté internationale sera probablement conforme à celle de l’Union Africaine. Il relativise les propos du président de la Francophonie qui se désolidarise des sanctions prononcées contre les 109 personnalités du régime de transition de fait. A preuve, le Canada qui est un grand pays francophone approuverait la décision du Conseil de Paix et de Sécurité. Ces sanctions sont en effet une forme de pression sur la HAT afin de retourner vers la table de négociation et à l’application de la charte de la transition consensuelle et inclusive signée à Maputo.

Les autorités de fait ont réagi négativement à l’annonce de ces sanctions : arrestations des membres de l’opposition, répression des manifestations politiques,  menaces diplomatiques envers certains ambassadeurs, poursuite de la réalisation de la feuille de route personnelle de Andry Rajoelina…  Selon Marc Ravalomanana, les sanctions ont un impact sur le pays contrairement à ce qu’affirment les autorités de fait. « Rien que par le fait que le pays est dirigé par des gens qui sont punis, cela a un impact psychologique », analyse-t-il.

Marc Ravalomanana ne reconnaît pas les initiatives unilatérales de la HAT pour organiser une élection, y compris la mis en place controversée d’une Commission électorale nationale indépendante. Il réitère que la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et d’autres institutions comme le Comité national de réconciliation devrait précéder tout scrutin. « Même s’ils (la HAT) organisent une élection tous les jours, il n’y aura pas de reconnaissance internationale » a-t-il déclaré. Marc Ravalomanana s’inquiète de l’attitude agressive de la HAT vis-à-vis de la communauté internationale. « Quand on a besoin d’emprunter les 80% du fonds nécessaire au développement à des partenaires étrangers, on ne peut pas se passer de la reconnaissance internationale », dit-il.

Interrogé sur son état de santé, Marc Ravalomanana remercie les gens de s’en inquiéter mais affirme qu’il se porte à merveille. « J’ai une tension qui est à 12-8, je pratique le golf, le tennis et la natation », raconte-t-il. L’ancien président a aussi la chance de découvrir la faune sud-africaine par les safaris. Des occupations de loisirs qui ne l’empêchent pas de penser au problème quotidien des malgaches. « Ils (la HAT) ont détruit en un an ce que nous avons construit en sept ans », se désole le président. Il reproche au TGV de rouler à vue, sans aucune vision à long terme. Le problème est que le pays a été précipité à grande vitesse dans un tunnel interminable.