vendredi , 17 mai 2024
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Face à la détermination de l’autorité de fait à avancer unilatéralement et à ne plus faire de la reconnaissance internationale une obsession, la mission de médiation de la SADC a fléchi sa position. Les critères d’inclusivité et de consensualité sont toujours de mise mais c’est l’application qui risque de changer. Les résolutions de la conférence nationale des TGV et le référendum de la république de transition ne sont pas non plus incontournables.

Médiation de la SADC : vers une feuille de route validant les faits accomplis de la HAT ?

L’initiative de la SADC est devenue un appui à la tentative de mettre en place une solution malgacho-malgache. « Nous croyons que c’est possible d’avoir un consensus », réitère le médiateur Leonardo Simao. Selon lui, l’équipe de médiation n’a pas rencontré d’obstacle et est prête à collaborer avec la classe politique ». La mission de la médiation de la SADC n’est jamais restée aussi longtemps à Madagascar. Le Dr Simao et son équipe a rencontré toutes les entités politiques dans le but d’obtenir une solution définitive à la crise.

La mouvance Rajoelina et l’autorité de facto ont reconsidéré leur position très hostile contre la SADC depuis que l’ONU a décidé que la HAT peut représenter Madagascar. Andry Rajoelina a-t-il réussi son pari d’utiliser un moyen démocratique pour valider un coup d’Etat.  L’Union Africaine l’a pourtant averti que de telle manœuvre ne conduit pas à la reconnaissance internationale. Depuis le 06 décembre 2010, Madagascar est entrée dans une république de transition dont le chef est le maire élu d’Antananarivo.

Il y a encore du chemin à parcourir pour Andry Rajoelina pour devenir un vrai président. Avoir écarté ou emprisonné les adversaires et personnalisé la Constitution ne suffisent pas encore, il lui faut soigner la sortie de la transition. L’ouverture promise et les concessions à ceux qui se soumettent aux volontés du TGV suffiront-elles à convaincre la SADC. La HAT ne veut pas lâcher le contrôle des institutions contrôlées par la mouvance Rajoelina.

Le faux-TIM de Raharinaivo Andrianantoandro a rallié le TGV et ses nouveaux alliés ne veulent pas que le transfuge quittent son poste au profit de Mamy Rakotoarivelo. Ce dernier est le SG du vrai-TIM et chef de délégation de la mouvance Ravalomanana depuis l’emprisonnement par la HAT du numéro un de l’opposition à l’autorité de fait, Fetison Andrianirina.

Les mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy ne sont pas prêtes à jouer le jeu de l’ouverture de la HAT qui cherche du crédit auprès de la communauté internationale. Le statut de faire-valoir ne fait pas recette : Mamy Rakotoarivelo ne cache pas son ambition de recouvrer son fauteuil de président du congrès, Tantely Andrianarivo refuse d’être un premier ministre de pantin, Zafy Albert revendique toujours la présidence du Comité pour la réconciliation nationale. Ces fonctions sont déjà accaparés par la mouvance Rajoelina qui ne veut rien lâcher.

La feuille de route de la SADC, donc de la communauté internationale, va-t-elle privilégier l’ouverture contrôlée de la HAT ou la redistribution équitable des responsabilités pour le reste de la transition. Le Dr Simao a laissé croire que l’unanimité ne sera pas requise pour cette ultime solution. La mouvance Rajoelina crie victoire avant l’heure estimant qu’elle peut avancer unilatéralement car les autres se seront exclus eux-mêmes. La formation d’un gouvernent de consensus est déjà compromis car le général Vital veut lui aussi aller au bout de sa mission.