Menacé par les militaires, Constant Raveloson porte plainte

Datée du 4 mai dernier, la plainte de réserve formulée par Constant Raveloson est adressée au Procureur de la République. Il s’agit d’une plainte contre le très connu commandant Charles Andrianasoavina et contre la Haute Autorité de Transition. Depuis l’arrestation du Premier ministre Manandafy Rakotonirina, son bras droit, Constant Raveloson, principal animateur de la manifestation des partisans de Marc Ravalomanana, est activement recherché par les militaires de la Commission nationale mixte d’enquête (CNME), une sorte de police d’Etat mise en place par les autorités de la Transition à Madagascar après le coup d’Etat du 17 mars dernier. 

Le commandant Charles et sa troupe sont arrivés sur le lieu du meeting des légalistes en début de semaine pour demander à Constant Raveloson de se rendre. « Il doit venir à Ambohibao (ndlr : siège de la CNME) s’il ne veut pas avoir des problèmes », a annoncé le commandant devant quelques partisans de Marc Ravalomanana. « Nous allons le traquer par tous le moyens » a-t-il poursuivi. Ces propos sont considérés par Constant Raveloson comme étant une menace réelle à son intégrité physique, d’où la plainte de réserve.

On ne peut pas savoir, pour le moment, comment le Procureur de la République réagira par rapport à la plainte déposée par le porte-parole du Premier ministre des légalistes, en sachant que, selon des sources policières, le commandant Charles ne se gêne pas souvent à entrer dans les bureaux de juges, au Tribunal de la capitale, pour leur dicter, armes à la main, des décisions à prendre sur les manifestants légalistes arrêtés dans les rues d’Antananarivo. 

Au cours des dernières semaines en effet, les militaires de la HAT procèdent à tour de bras à des interpellations musclées des partisans de Marc Ravalomanana, dans le but de mater le mouvement de contestation des légalistes. Hommes politiques, parlementaires, journalistes, et simples partisans en savent quelque chose. Aucun régime, au cours des dernières décennies, n’avait recours à autant de répression dans la Grande Ile.