mardi , 30 avril 2024
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Le premier ministre Monja Roindefo a été officiellement démis de ses fonctions par le président de la Transition Andry Rajoelina. Il refuse cependant de quitter Mahazoarivo, tentant de gagner du temps en s’accrochant à son « fauteuil ». Au recours juridique s’ajoute le renforcement de la sécurité autour du bureau du premier ministre.

Monja Roindefo refuse de quitter son poste de premier ministre

Sacrifié par Andry Rajoelina et lâché par ses ministres, Monja Roindefo tente un ultime recours pour conserver, du moins momentanément, son titre de chef de gouvernement. Il a envoyé ses avocats déposer auprès du Conseil d’Etat une demande d’annulation du décret de nomination du nouveau premier ministre de consensus, Eugène Mangalaza et qui de surcroit, abroge la nomination de sa personne à la tête du gouvernement de transition.

Comme argument, les avocats de Monja Roindefo adoptent la même défense que leur illustre client. Andry Rajoelina n’a pas les prérogatives de nommer un nouveau premier ministre de consensus avant que les quatre mouvances n’aient signé l’accord. Monja Roindefo considère donc que seul son gouvernement est légal. Déjà en mauvaise posture il y a quelques mois de cela, le premier ministre de la transition avait demandé auprès de la Haute Cour Constitutionnelle  un avis sur l’éventualité de son éviction.

Ambohidahy avait donné satisfaction à Monja Roindefo qui a été confirmé à son poste. La HCC avait alors estimé que pour la stabilité du pays, le maintien des deux chefs de l’Exécutif dans le cadre de la transition était souhaitable. Le premier ministre du parti Monima affirme que ce cadre ne change que lorsque la nouvelle transition est totalement établie. Monja Roindefo avoue ne pas avoir l’intention de s’accrocher éternellement à son poste mais veut rester encore à la tête du gouvernement le temps qu’il faut.

Cela devrait pourtant être une affaire de quelques jours. Pourquoi Monja Roindefo va-t-il au clash avec le clan Andry Rajoelina et diviser les Forces du changement. L’ancien premier ministre de la transition miserait sur l’inaboutissement des accords de Maputo en particulier le refus de Marc Ravalomanana de signer les accords conclus à Antananarivo entre les quatre mouvances. Sans ce consensus signé, Monja Roindefo prétend que seul son gouvernement est légal.

Hors de question donc de passer le flambeau à un adversaire issu de la mouvance Ratsiraka alors que les négociations politiques n’ont pas encore totalement aboutie. Pour Roindefo, quitter Mahazoarivo trop tôt serait une erreur, alors que l’application des accords de Maputo qui le sacrifient n’a pas encore réuni toutes les conditions nécessaires. Il affirme que les mesures qui s’imposent seront prises sans préciser la nature de celles-ci.

Signe de la tension qui existe autour de l’éviction du premier ministre de la transition de fait, les dispositifs de sécurité, ont été renforcé à Mahazoarivo. Monja Roindefo était venu la première fois sur les lieux accompagné par un détachement militaire lourdement armé mais accueilli à bras ouvert par Charles Rabemananjara. Eugène Mangalaza devra attendre avant d’être le bienvenu dans la forteresse du chef du gouvernement. Pour déloger Monja Roindefo de Mahazoarivo, Andry Rajoelina doit faire plus qu’une simple ordonnance.